Filles du calvaire
Desperate housewives sous acide et armées de la tête au talon, un cocktail pour le moins mémorable…
Nina chassée du domicile familial par ses parents qui n’acceptent pas son ‘’orientation sexuelle’’ vit de débrouille avec sa coloc, la sulfureuse strip-teaseuse Janis. Longue en jambes, mais courte d’esprit, elle contraste avec le caractère bien trempé de Nina.
Écervelée, cruche à souhait, mais au cœur tendre, c’est avec le plus grand naturel qu’elle propose à la sœur de sa colocataire de rester vivre avec elles. Car si la vie les a séparées, aujourd’hui Édith est dans la panade et se sent le besoin de renouer les liens avec Nina.
Le trio catastrophe aurait pu s’en tenir à cet état des lieux. Mais tout dégénère, lorsque pour réparer une –légère- erreur de 80 000€ de Janis, les acolytes se retrouvent à dresser le plan du braquage d’une banque.
Démarrant sur les chapeaux de roues, la pièce décomposée en 5 actes ne connait aucune baisse de régime, mais prend le temps de poser son intrigue. Les trois premiers tableaux forment ainsi une comédie de mœurs au piquant indéniable, mais contrôlé, quand les deux dernières saynètes versent totalement dans la farce burlesque.
Chaque personnage dispose de son propre effet, la verve acidulée de Nina écrase sa petite sœur qui n’a comme rempart que de citer du Goldman, quand Janis, marquée d’une insouciance chronique, oublie en moins de 10sec les railleries nourries d’une Nina jamais à court de piques. L’écriture finement ciselée est à la hauteur de l’interprétation : pleine d’énergie !
Ce trio infernal nous offre une heure durant du rire et une bonne humeur contagieuse. C’est sûr, les ennemies potiches sont bien les numéros 1 !
Pièce de Karine Dubernet mise en scène par Olivier Soliveres.
Avec Ingrid Mareski, Karine Dubernet, Constance Carrelet en alternance avec Justine Rémy.
La bande-annonce: