INSUFFISANCE CARDIAQUE: 3 kilos en plus peuvent suffire – PLoS ONE

Publié le 28 juin 2013 par Santelog @santelog

Alors qu’en cas d’obésité et de diabète de type 2, il ne suffira pas de perdre quelques kilos pour réduire son risque cardiovasculaire, mais quelques kilos de plus, chez des personnes déjà en surpoids depuis longtemps, pourront être fatidiques pour le cœur. A tel point que gagner un seul point d’IMC, soit un peu plus de 3 kilos chez un individu de gabarit moyen, augmente le risque d’insuffisance cardiaque de 17%. Cette étude européenne, publiée dans la revue PLoS ONE, basée sur une nouvelle technique d’analyse génétique, livre des résultats préoccupants pour les personnes en surpoids chronique.

Ici, les auteurs se concentrent sur le risque d’insuffisance cardiaque, une maladie chronique grave où le cœur ne parvient pas à pomper suffisamment de sang dans le corps. Leur approche met l’accent sur les gènes plutôt que sur les facteurs de style de vie, de manière à «  éluder  » les facteurs environnementaux, en particulier lié au mode de vie et de se concentrer sur l’effet direct de l’obésité dans l’apparition de maladies cardio-vasculaires. Par ailleurs, l’analyse repose sur une technique statistique dite de randomisation mendélienne qui sur la base d’hypothèses associe un profil génétique à un risque de maladie, et ici aux risques cardio-métaboliques.

Une variante génétique nommée rs9939609 dans le gène FTO -lié à la masse grasse et à l’obésité- et connue pour être associée à ce risque accru d’obésité, a été choisie par les chercheurs pour son indépendance par rapport à d’autres facteurs de risque cardio-métaboliques. Les auteurs ont analysé les données de santé, génétiques et d’IMC de 200.000 personnes d’origine européenne consolidées à partir de 36 études différentes afin de calculer la force de l’association entre la variante génétique et le risque cardio-métabolique.

L’analyse confirme et constate que,

·   la variante génétique (rs9939609) est bien associée à un IMC plus élevé mais aussi à des risques plus élevés d’insuffisance cardiaque, de diabète de type 2, d’hyperlipidémie, de syndrome métabolique, d’hypertension et d’autres facteurs prédictifs de maladies cardio-vasculaires.

·   être en surpoids augmente le risque de développer l’insuffisance cardiaque, d’autres maladies cardiovasculaires comme le diabète de type 2, l’hypertension, l’hyperlipidémie et le syndrome métabolique,

·   un IMC élevé entraîne aussi une augmentation statistiquement significative des taux sanguins d’enzymes hépatiques, un marqueur de risque de lésions du foie,

·   pour chaque augmentation d’1 unité d’IMC, le risque d’insuffisance cardiaque augmente de 17%.

Ainsi, l’augmentation d’une seule unité d’IMC (équivalente à une prise de poids, en moyenne, d’un peu plus de 3 kilos) correspondrait à 220.000 cas d’insuffisance cardiaque supplémentaires en Europe.

Une superbe démonstration de l’effet causal de l’obésité sur l’insuffisance cardiaque et le risque de lésions hépatiques, qui rappelle, si besoin est, que le contrôle du poids est essentiel pour la santé.

Source: PLoS Medicine online June 25 2013 doi:10.1371/journal.pmed.1001474 The Role of Adiposity in Cardiometabolic Traits: A Mendelian Randomization Analysis(Visuel Fotolia)

Lire aussi :PERTE de POIDS: Quelques kilos en moins ne jouent pas sur le risque cardiaque