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Voici ma dernière lecture de la grande romancière Edna...

Publié le 28 juin 2013 par Mmepastel
Voici ma dernière lecture de la grande romancière Edna O’Brien, Décembres fous.
J’ai pensé à Emily Brontë dont le titre est tiré comme nous le rappellent les vers mis en exergue au début du livre

Voici ma dernière lecture de la grande romancière Edna O’Brien, Décembres fous.

J’ai pensé à Emily Brontë dont le titre est tiré comme nous le rappellent les vers mis en exergue au début du livre "…quinze décembres fous

De ces brunes collines

Ont fondu en printemps_

Fidèle, oui, est l’esprit qui se souvient…”

pour le lyrisme désespéré de la prose de l’auteure, qui subit les soubresauts de la Nature rude et des âmes blessées d’un petite commune de l’Irlande presque atemporelle. J’ai aussi pensé à Faulkner pour ses personnages “de peu”, ces hommes et ces femmes dont l’horizon se réduit à des arpents de terre à cultiver, un voisinage plus ou moins bienveillant, et qui se battent avec des démons intérieurs plus grands qu’eux.

L’histoire est sombre, comme un ciel de décembre, terriblement cruelle et tragique, et on n’en doute pas dès le début du livre. Mais ce style ! Il vous fait tourner les pages, marcher fiévreusement vers un dénouement dont on frissonne déjà. L’amour y est violent, douloureux et magique :

"Bugler a ouvert une veine en moi, et ce n’est pas sa faute, pas plus que la mienne. Je le verrai encore, je suis celle dans les bras de qui il mourra, celle qui l’enterrera. Je le sais. Dur comme fer, dur et noué comme les gens, y compris lui. On peut vivre normalement pendant des années et des années, trayant, fourrageant, disant toujours exactement ce qui convient, et puis un jour quelque chose s’ouvre en vous, sauvage et merveilleux, comme les ruisseaux qui dévalent après la pluie, rapides, bondissant, donnant vie à tout ce qu’ils touchent ; un tronc moussu doué soudain du même mouvement qu’un crocodile."

Les passions humaines sont de toutes tailles, petites, mesquines, grandes et nobles. Edna O’Brien les mesure très exactement dans ses phrases qui courent, elles aussi comme des ruisseaux violets. 

  • #Littérature
  • #Edna O'Brien

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