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L'influence du bouddhisme Zen sur l'art japonais

Publié le 24 avril 2008 par Filipe93
Le bouddhisme Zen a profondément influencé l'art japonais, quasiment depuis l'introduction de cette pensée sur l'archipel nippon (vers le XIIe siècle).
Cette influence se ressent aujourd'hui encore dans un grand nombre de pratiques artistiques : poésie, architecture, arrangement floral, dessin, jusqu'au manga...
Quelques éléments à repérer pour saisir la trace du bouddhisme Zen dans les œuvres d'art japonaises :
  • Le vide et la forme
    Dans le bouddhisme Zen et contrairement à notre vision occidentale, le vide n'est pas un manque : c'est une notion positive venant donner du sens à ce qu'il entoure.
    Le vide révèle une forme. Il construit un espace de la manière la plus simple qui soit, et lui donne du sens.
    L'exemple le plus évident de cet usage du vide se retrouve évidement dans l'architecture nippone traditionnelle. Dans les temples japonais, les alcôves vides et sombres sont les lieux privilégiés de méditation et de calme émotionnel.
    L'Ikébana (l'art de l'arrangement floral) impose également à ses pratiquant de bien savoir placer les vides entre les différentes fleurs, afin de donner de la respiration et du rythme aux bouquets.
    Dans les Haïku, très courts poèmes évoquant souvent l'évanescence des choses, sont souvent évoqués les éléments absents ou enfuis. En signalant leur manque, on les révèle d'autant mieux...
  • L'ombre et la lumière
    Au Japon, les jeux d'ombre sont liés à la beauté. L'écrivain Jun'ichirō Tanizaki explique, dans son ouvrage "Eloge de l'ombre" :
    "le beau n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clair obscur produit par la juxtaposition de substances divers, de phosphorescences ténues."
    Les jeux de contrastes entre ombre et lumière sont au cœur de la calligraphie, de l'estampe mais aussi plus récemment du manga. Les contrastes violents entre clarté et obscurité donnent du sens et du relief aux sujets représentés, de la même manière que le vide révèle la forme.
  • Le sujet, l'oeuvre et l'artiste confondus
    Le Zen exige que l'artiste puisse représenter l'essence même de son sujet, et pas seulement son apparence "physique".
    Les maîtres du sumi-e (peinture à l'encre de chine, se rapprochant de la calligraphie), peuvent ainsi passer des heures à observer leur sujet, avant de la représenter sur la toile en quelques coups de pinceaux rapides et spontanés.
    Dans cette sorte de méditation, le peintre se confond avec son modèle, pour en saisir la nature profonde, et ainsi mieux en représenter l'essence.
    L'art du Sekitei, l'aménagement traditionnel des jardins, ne consiste pas comme en occident à ré-agencer la nature en formes géométriques, mais à recréer la richesse, la variété de la nature dans un espace souvent réduit.
    Là encore, le jardinier doit s'intégrer totalement à la nature pour en comprendre la nature profonde et effectuer son travail horticole et symbolique.
    Un travail qui peut atteindre des dimensions mystiques, comme dans les jardin du temple Ryoanji à Kyoto, composé uniquement de pierres disposées sur un rectangle de sable gris.
Evidement, d'autres pensées traditionnelles ont profondément influencé l'art japonais : taoïsme, shintoïsme, etc.
A suivre sur "Arts du Japon", bien sûr !...(Vous avez aimé cet article ? Allez lire les autres et découvrir "Arts du Japon" à l'adresse http://arts-du-japon.blogspot.com

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