J'avais mis son rire dans le tiroir. FaceTime, c'est magique. Une conversation vidéo appliquée à ma vie quotidienne que je partage avec lui. Lui, c'est Laurent. Il est australien, il vit à Melbourne. Nous avions vécu une histoire incroyable en 2006. Une histoire tissée sur la toile au fil des ans, depuis 2004 et jusqu'à aujourd'hui. Une histoire éprouvée physiquement, un peu, pas assez. Nous nous sommes perdus de vue. Mais il n'a jamais cessé d'exister dans mon âme. Aujourd'hui, c'est un peu (étrangement) le thème du Deuxième Commencement, film dans lequel j'ai tourné, l'an dernier, à Berlin. Demain, dans deux mois, c'est Melbourne. À 18 000 kilomètres.
Quand je me couche, il se lève. Quand je déjeune, il dîne. Quand je rêvasse à nos retrouvailles, il dort du sommeil du juste.
Hier, rentrant du boulot, sortant du RER à Denfert-Rochereau, je l'appelle. Et via FaceTime, je l'accroche à ma trottinette, je lui montre le bar australien qui jouxte la station RER à Denfert, je traverse le boulevard pour gagner la rue Daguerre, lui montre la partie piétonne, les commerçants qui ont leurs étals sur la rue. Nous croisons les passants, il les voit, ils ne le voient pas. Nous roulons jusque chez moi.
Chez moi, le lendemain, j'achète mon billet d'avion pour aller le voir dans deux mois. Nous nous disons au revoir, et lui, me dit :
"Je t'ai attendu 7 ans."