American Horror Story: Murder House, créé par Ryan Murphy et Brad Falchuk.
Difficile de proposer un synopsis pour American Horror Story: Murder House sans parler tout d'abord du concept même de la série. Car, pour une fois, ce n'est pas un schéma classique qu'on nous propose, bien au contraire. Toutes les saisons sont indépendantes les unes des autres, formant une sorte de série d'anthologie tourné autour de l'horreur, de l'épouvante et du surnaturel. La première saison, et celle dont je vais parler ici, se nomme Murder House, à savoir la Maison du Meurtre. A notre époque, nous suivons une famille brisée qui tente de se reconstruire en venant vivre dans une maison de Los Angeles. Malheureusement, ils ignorent que la maison à été le lieu de terribles meurtres et autres actes macabres au fil des siècles et que les anciens habitants hantent les lieux.
J'avais commencé American Horror Story: Murder House il y a déjà quelques mois sous les recommandation de mes meilleurs amis qui ne tarissaient pas d'éloges sur la série. J'avais alors regardé le pilote mais, n'étant alors pas vraiment dans une humeur film d'horreur, j'avais laissé la série de côté, me disant que j'y reviendrais bien à un moment ou un autre. Ils m'avaient alors suggéré de peut être commencer par la deuxième saison, vu que les histoires sont indépendantes et que cela ne m'aurait rien gâché. J'avais jeté un coup d’œil dessus mais je dois avouer ne pas m'en souvenir du tout. Là encore, ce n'était pas le moment. Mais étrangement, c'est il y a à peine quelques jours que j'ai pris l'initiative de me lancer dans l'aventure. Je ne sais pas réellement ce qui m'a pris, mais j'ai revu le pilote, et j'ai cette fois beaucoup plus accroché. Pourquoi ? Je pense que c'est grâce à Connie Britton, l'actrice principale, que j'ai vu il n'y à pas longtemps dans Friday Night Lights et qui m'avais beaucoup plu. Retrouver l'actrice dans une autre série m'attirait beaucoup et je pense que ça m'a aidé à sauter le pas. J'ai également beaucoup apprécier la présence de Evan Peters dans le rôle de Tate que j'avais déjà aperçu dans Kick-Ass à l'époque et dans The Office lors d'un simple épisode. L'acteur me plaisait mais à l'époque cela n'avait pas suffit. Cette fois, le pilote m'a convaincu et j'ai décidé de pousser le truc un peu plus loin. Et après tout, 12 épisodes ce n'est pas grand chose.
J'ai donc terminé cette première saison, Murder House, et mon constat est mitigé. Commençons donc par la fin, pour une fois. Je n'aime pas spécialement la conclusion, que je le dise clairement. Je n'adhère pas au happy ending mielleux qu'on nous donne. Alors d'accord, tout le monde est mort, mais le problème c'est que tout le monde est heureux comme ça. Même si je comprend cette décision d'un point de vue scénaristique avec le chemin qu'à parcouru la famille, la quête de rédemption du père, la deuxième chance que veut la mère et la famille que veut la fille, je trouve que pour une série qui se fait d'horreur, c'est un peu étrange. Après, c'est un peu osé, dans le sens où comme je l'ai fait, on s'attend à une fin bien glauque et violente où tout le monde brûle en enfer pour l'éternité. J'ai donc un avis mitigé. A la fois déçu par cette fin même si je parviens tout de même à la trouver justifiée. Le cliffhanger final m'a laissé de marbre et je l'ai trouvé tout particulièrement en décalage avec tout le reste. A vrai dire, on se moque réellement de cet Anti-Christ, car la saison est terminée et l'histoire s'arrête là. Alors on peu trembler d'effroi à l'idée que l'Anti-Christ est sur Terre et tout ce que ça peut symboliser, mais ça ne me fait ni chaud ni froid. J'aurais aimé une autre révélation sur Constance à la toute fin, quelque chose de plus choquant. Au final c'est un petit peu mou et tout le dernier épisode s'aligne sur ce constat.
Sur les douze épisodes, il faut avouer que l'on ne s'éclate pas tout le temps. J'ai trouvé la saison longue pour ce qu'elle raconte. Alors je suis d'accord qu'il faut faire monter la sauce, et qu'on peut pas boucler le tout en deux épisodes, mais malgré la prétendue complexité des différentes histoires qui s'entremêlent, on comprend rapidement de quoi il en retourne au bout de quelques secondes. Ce qui est intéressant, c'est de voir comment tout s'imbrique, mais là encore, à la mi-saison on a déjà plus ou moins fait le tour de tout ça et on s'ennuie ferme. Pire, parfois on tourne en rond et on s'enlise dans des choses qui ne sont malheureusement pas très passionnantes. Je trouve que l'idée d'avoir tout un panel de personnages secondaires qui habitent la maison et interviennent régulièrement est une très bonne idée. Cela permet de varier les plaisirs, mais à partir du moment où on a compris que tout le monde est un fantôme, le fil de l'intrigue s'affaiblit terriblement. On comprend assez rapidement que Tate est au centre de toute l'histoire et il ne faut pas trop réfléchir pour comprendre que c'est lui le Rubber Man, car la même mise en scène est utilisée pour leurs apparitions. De la même façon, l'utilisation des deux versions de Moira s'évente rapidement et ne mène finalement pas à grand chose. La grossesse est également un peu un faux suspense puisqu'on sait depuis le pilote que ce n'est pas Ben le père - et que par conséquent c'est forcément une saloperie pas super cool pour la pauvre Vivien. Bref, de bonne idées mais l'intrigue aurait gagné à être, soit plus complexe, soit moins étirée. Un peu de variété aurait été agréable même si je reconnais avoir beaucoup aimé le traitement des différentes époques et les classiques revisités, comme le Docteur Frankenstein et l'affaire du Dahlia Noir.
Visuellement, par contre, on se régale. C'est vraiment bien filmé, bien mis en scène et je sais qu'une deuxième lecture révèlera une quantité folle de détails, indices et autres petits trucs sympa qui rendront la saison encore meilleure. J'ai beaucoup aimé les mises en scène nerveuses, la façon de filmer qui change en fonction des époques et des séquences, parfois douce, parfois extrêmement violente. Les jump-cut rendent parfois le tout très déstabilisant, un effet parfait pour ce genre d'histoires. Ce qui m'a surtout marqué, c'est le soin apporté aux décors et divers éléments de la saison. Je pense particulièrement au Rubber Man, récurrent, qui parfois inutile dans certaines scène, apporte avec sa présence un décalage et une curiosité vis à vis de ce qu'il se passe. Les détails, liens entre les époques. Tout cela est très bien mis en scène et utilisé.
Côté casting c'est vraiment du bonheur. Connie Britton donc, que j'aime beaucoup, mais surtout Frances Conroy (incroyable dans Six Feet Under) et Denis O'Hare (que l'on voit un peu partout au cinéma et à la télé). J'ai été amusé de voir Zachary Quinto dans la série après l'avoir vu il y a à peine quelques jours dans le rôle de Spock au cinéma. Son rôle est génial et son jeu d'acteur impeccable ! J'aimerais le voir plus souvent et dans plus d'histoires différentes, c'est un très bon acteur avec un visage unique. Evan Peters est une vrai découverte et j'espère sincèrement que jouer dans American Horror Story va lui ouvrir de nouvelles portes car c'est un jeune acteur qui mérite vraiment d'apparaître au cinéma.
En résumé, je suis relativement content de mon expérience avec American Horror Story: Murder House même si la fin me laisse un peu dubitatif et que j'aurais aimé que le tout soit un peu plus consistant. On a pas vraiment peur et on est pas spécialement mal à l'aise non plus. Ce qui fonctionne, c'est le mystère et l'envie de vouloir comprendre de quoi tout ça retourne. Après, l'ambiance est bonne et le tout est amené par un casting aux petits oignons. Je suis vraiment curieux de voir la seconde saison qui aura donc plus ou moins le même casting mais une histoire tout à fait différente avec de tout nouveaux personnages ! Rendez-vous bientôt pour American Horror Story: Asylum.