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Raison contre conscience.

Publié le 28 juin 2013 par Egea

Ce soir, j'ai feuilleté un livre d'´alain Touraine sur la modernité.il datait de 1992... Décidément, j'apprécie revenir à des textes anciens, car ils permettent d'utiles réflexions et perspectives. Là, l'auteur parlait de la raison et de la conscience.

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En effet, il y voyait deux résultats de la modernité, apparue à la Renaissance. Or, alors qu'elles avaient progressé de concert au cours des siècles, voici que la fin du XXe siècle marquait leur opposition.

La raison était sensée s'imposer à tous. Mais dans le même temps, la conscience (de l'individu) s'y opposait. Soit on choisissait la raison, au risque d'opprimer l'individu. Soit on choisissait la conscience, et donc la relativisation générale, et tant pis pour la raison unifiante.

Touraine évoque notamment les auteurs de l'anti modernité, dont une école de Francfort. Dans cette ligne, il évoque Herbert Marcuse (L'homme unidimensionnel). Cet auteur eut son heure de gloire dans les années 1970, et si je ne l'ai pas lu, la présentation de Touraine le rend moins caricatural que ses supporters ne l'ont laissé croire. Ainsi, Marcuse évoque un monde où la technologie rendra l'individu tout a fait ouvert et sans pudeur. Il ne prononce pas le mot de pudeur, mais j'essaie de rendre son propos. Touraine critique Marcuse (pas assez complexe) mais vingt ans après, on constate une fulgurance chez Marcuse.

Marcuse constate la fin de la sublimation, cette dualité de nos perceptions qui fait l'homme unidimensionnel, réunissant lui-même et quelque chose qui le dépasse, ce qu'on appelle la sublimation. Il peut s'agir du divin, ou de la sexualité. À l'heure de l'homme unidimensionnel, et alors que la sublimation à disparu, ni la raison ni la conscience Ne suffisent à organiser la société. Et ceci intervient dans un moment où les outils techniques (le cyber) permettent l'impudeur généralisée, et la fin de la conscience.

Bref, une impasse. Entre la raison, collective, et la conscience, individuelle, nous ne savons plus tenir les deux bouts de la ficelle.

O. Kempf


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