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Le début de la fin des fonds Sprott?

Publié le 27 juin 2013 par Fabien Major @fabienmajor

Il commence à me faire penser à Michael Lee Chin celui-là. En s’assoyant sur ses lauriers et amoureux d’un seul secteur, Eric Sprott espère que le monde va changer en sa faveur. Mais à quel prix? Les investisseurs des fonds Sprott doivent en avoir marre de ses lubies. Au cas où vous ne le saviez pas, Sprott est un prophète de l’apocalypse économique. Ses idées ne tiennent maintenant qu’à une phrase. «Tout va éclater, gardez de l’or en barre et des barils de pétrole sous vos matelas». Ben voilà, le ralentissement de la demande en hydrocarbure en Asie, les nombreuses découvertes de gaz et de pétrole de schiste renversent complètement les hypothèses du «Pic de Hubbert». La grave crise pétrolière est reportée à une date indéfinie.

Quant à l’or, il fait exactement le chemin inverse des prédictions de Sprott. De 1900$ l’once, il a reculé à 1221$. Une gifle de -35%. Mais depuis le début de l’année, les fonds de métaux précieux sous sa gouverne ont perdu la moitié de leur valeur. -52% pour être précis.

Fonds Sprott

Sur 5 ans, le meilleur produit de Sprott (Fonds d’Opportunités) n’a rapporté que 0,15% par année. Les autres? Ils sont TOUS négatifs. Le fameux Sprott Hedge Fund L.P. n’est plus que l’ombre de lui-même. Si vous y aviez investi 100 000$ il y a 5 ans, il ne vous reste aujourd’hui que 34 280$. Une formidable destruction de richesse de 66%. Et il charge 2% par année pour réaliser l’exploit!

Comme vous le savez, la période de 5 ans contient la grave crise de 2008-2009. Mais là où la performance de Sprott inquiète les plus patients de ses clients spéculateurs: la période de 3 ans. Depuis 36 mois, la reprise est forte, solide et engendre dans une majorité de cas des rendements oscillants entre 6 et 12%. Chez Sprott, c’est la catastrophe. Même son fonds vedette, le fonds canadien retranche -13% par année.

Jusqu’où l’entêtement d’un homme peut aller? S’il avait les ressources de la Chine, il finirait par influencer le secteur avec lequel il est tombé en amour. On serait tenté de répondre que le temps arrangera les choses. Mais voilà, il a beau avoir été milliardaire sur papier, un milliard c’est une peanut devant le PIB des états qui contrôlent l’offre et la demande de l’or et du pétrole.

Vous souvenez-vous des fonds AIC? Son flamboyant dirigeant n’en avait que pour le monde de la finance. Il bourrait ses fonds des actions de Berkshire Hathaway, répétait les sages paroles de Warren Buffett mais flambait ses millions comme un rappeur Bling Bling. Dans les faits c’était l’Anti-Buffett. Il comprenait bien la puissance marketing de l’Oracle d’Omaha, mais n’était motivé que par l’appât du gain et le train de vie princier.

En 2007, j’ai assisté à l’une des dernières conférences de Lee Chin aux commandes de la défunte AIC. Pour justifier son entêtement à concentrer tous ses fonds sans les services financiers, il nous a dit que ce n’est pas pour rien que les plus hauts grattes-ciel des métropoles sont dominés par les logos des sociétés financières. Il citait abondamment les Lehman Brothers, Bear Stearn, AIG, Merrill Lynch, Washington Mutual… Des entreprises trop grosses pour flancher!

Les histoires de Lee Chin, de Sprott, du nouveau Coke et de la navette Challenger sont très semblables. La pensée unique de groupe (Group Think) est un fléau. Elle contamine le bon sens et l’esprit critique. Un dirigeant assez humble pour reconnaître ses erreurs peut sauver son entreprise et parfois la vie des gens.


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