Des élections américaines à tiroirs et malice

Crédit photo: Wolfgang/FlickR 

Nous devons saluer la démocratie américaine et sa foi en Dieu, en tous dieux, faudrait-il dire. » « In god we trust »

Certes, mais les dieux ne s’y perdent-ils pas un peu avec un tel déferlement de confiance, d’amours divers et variés; je pense que seul leur mutisme sauve ces divinités, sinon « de Grâce » que diraient-ils donc, entre Religions, couleurs, ethnies, sensibilités et autres lignes de fracture réelles et imaginaires, tous les olympes doivent être en émoi !
L’on cavale de faux suspenses en fausses échéances et le lynchage verbal succède aux fausses accolades : Feydeau, Molière, Courteline, ? L’on ne sait plus !
Tout cela, s’’il ne s’agissait de démocratie, paraîtrait plus que « primaire », or il  s’agit bien de l’Essentiel. Quoi qu’il en paraisse nous sommes loin du futile.
L’on s’y perd un peu, entre l’improbable couple Clinton prétendant alterner à la Maison Blanche, les reportages, entre autres, sur l’émouvante grand’ maman Obama en Afrique orientale, les oscillations spirituelles et sociologiques du petit-fils, glaneur tout terrain, et le Vétéran Républicain Mc Cain cultivant avec talent et sans difficultés ses différences avec George W.Bush.
Les publics de ce grand show à l’américaine commencent à se lasser de la surenchère d’étapes dites « décisives ». À quoi sert, et qui trompe donc cet étrange menuet pour enfants gâtés de la démocratie, dans un contexte international sur lequel pèsent tant de crises et tant de menaces collectives ?
Noirs, Hispaniques, Chrétiens Juifs et laïcs, disent-ils diront-ils donc tout ce qu’ils ont sur le cœurs d’ici l’échéance des élections de Novembre ?
Ou bien alors tout ce cache–cache, poker menteur, se poursuivra-t-il jusqu’au terme, où les conformismes ambiants et tenaces s’afficheront au soir des résultats ultimes.
Il ne faudrait pas que, pour tous ceux que la démocratie ne cesse de fasciner, que cette étonnante campagne de dits et de non-dits, puisse se résumer en une simulation de deux parties : l’une idéale et improbable, l’autre réelle et prévisible, sinon logiquement complémentaires.. Et pourtant !

Par Francis Rosenstiel