Laurence Parisot : A moi les bons plans de l'état providence !

Publié le 27 juin 2013 par Slovar
Laurence Parisot, la grande pourfendeuse des dépenses publiques vient de rejoindre le Conseil économique social et environnemental où elle touchera 3786,76 euros mensuels issus du budget de l'état. Institution où elle pourra continuer à fustiger le gouvernement et ses dépenses improductives.

Depuis mardi, le Conseil Economique, Social et Environnemental compte un nouveau membre. Il s'agit de Laurence Parisot qui comme l'écrivent Les Echos : « (...) profite d’être encore en poste pour intégrer le Conseil (...) pour un mandat de cinq ans (...) » Elle y retrouvera plusieurs membres du Medef qui siègent déjà dans le groupe des entreprises dont Benoît Roger-Vasselin, l'actuel Président de la Commission Relations du Travail, Emploi et Formation de l'organisation patronale.
Mais au fait, direz-vous c'est quoi, et à quoi ça sert le Conseil Economique, Social et Environnemental ?
C'est une institution consultative : « Représentant les principales activités du pays, le Conseil favorise leur collaboration et assure leur participation à la politique économique, sociale et environnementale de la Nation. Il examine les évolutions en matière économique, sociale ou environnementale et suggère les adaptations qui lui paraissent nécessaires.» 
Oui mais encore ?
Le CESE est composé de 233 membres nommés pour un mandat de cinq ans selon deux modes de désignation. La plupart sont nommés par les organisations qu’ils représentent. Les salariés sont ainsi représentés par 69 membres, choisis par les syndicats eux-mêmes, tandis que le patronat choisit 27 représentants, les artisans 10, etc. Il compte aussi des membres représentant les professions libérales, les agriculteurs, le monde associatif... précise Slate
Autre particularité de l'institution : Etre un point de chute amical pour des amis politiques. Si la nomination de Georgette Lemaire, alors dans la misère, par François Mitterrand avait fait les choux gras de la presse de l'époque, Nicolas Sarkozy fait partie de ceux qui s'en sont le mieux servi. 
Rue89 nous donnait une liste des titulaires de cette « charité » d'un nouveau genre : « (...) deux ont été de proches conseillers de Nicolas Sarkozy (Pierre Charon et Raymond Soubie), dix-neuf ont été candidats (et souvent élus) à des mandats sur des listes de l’UMP ou de partis associés, deux sont impliqués dans de savants jeux de chaises musicales : la conseillère générale des Hauts-de-Seine Danièle Duchaussois a libéré « son » canton pour assurer la réelection d’Isabelle Balkany, le maire de Meudon, Hervé Marseille a démissionné de l’Epad au profit de Jean Sarkozy »
En ce qui concerne ces impétrants, on parle, dans ce cas, de nommés : « au titre des personnalités qualifiées choisies, en raison de leur expérience dans le domaine économique ».
Et que font les membres du Conseil Economique, Social et Environnemental  ?
Public Sénat n'est pas tendre : « (...) Produire des rapports et des avis qui, la plupart du temps, passent complètement inaperçus (...)  La 3ème chambre constitutionnelle, située place d’Iena, n’est souvent qu’un Palais désert (...) »
Et combien ça coûte ?
« Le budget du Conseil économique, social et environnemental est voté chaque année par le Parlement, dans le cadre de la loi de finances, au titre de la mission “Conseil et contrôle de l’État”. En 2011, il représente 37,42 millions d’euros » peut on lire sur le site du Conseil Economique, Social et Environnemental. Quant à la rémunération des membres, elle est assez correcte en ces temps de disette budgétaire, puisqu'elle s'élève à ... 3 786,76€ mensuels.
On pourra s'étonner que notre amie Laurence qui déclarait, il y a encore peu : « Nous avons besoin de faire des économies. La France est addicte à la dépense publique et il faut qu'on sorte de cette logique-là » ne fustige pas le coût exhorbitif d'une institution dont l'utilité reste à prouver. 
Tout comme on pourra également s'étonner que madame Parisot, afin de montrer l'exemple, n'ait pas décidé de siéger bénévolement. Car, avec sa rémunération issue de l'IFOP et ses jetons de présence d'administratrice de société du CAC 40, la logique aurait voulu qu'elle ne touche pas son indemnité de membre afin de ne pas augmenter le déficit de l'état.
Oui, mais l'état providence que Laurence Parisot et le Medef rêvent de démanteler à parfois de bon côtés. Il suffit simplement de connaître ses bons plans ...
Crédit et copyright photo Boursier.com