« Mais c’est pas possible, elle est bouchée à l’Emeri, celle-là ! » disais-je ce matin à mon stagiaire en parlant d’une demandeuse particulièrement réfractaire aux informations que je tentais de lui communiquer.
Mais du coup, je me suis demandé d’où venait cette expression, et si elle avait un lien avec la toile/le papier émeri.
Et bien oui.
Mais laissez-moi vous expliquer :
L’émeri, dont le nom provient du gisement topotype grec de Cape Emeri, sur l’ile de Naxos, est une roche composée entre autres de Corindon et de spinelle.
Pour Information, le Corindon est un type de cristal dont font partie les rubis et les saphirs, connus pour être parmi les cristaux les plus durs après le diamant sur l’échelle de Mohs. (Échelle de Dureté des matériaux)
La spinelle est un cristal utilisé comme pierres fines en joaillerie, cristal qu’on confond souvent avec le rubis du fait de sa couleur. (Mais qui n’en est pas un d’un point de vue physico-chimique.)
(Ci-dessus, Bloc d’émeri en provenant du site topotype.)
Ai-je besoin de vous dire que l’une de ces principales caractéristiques est un fort pouvoir d’abrasion ?
De ce fait, durant l’antiquité, en Grèce et en Turquie, on a tiré de cette roche des meules à grains.
Plus tard, et jusqu’à aujourd’hui, on s’est servi de cette roche pour fabriquer la toile émeri, ou le papier émeri.
A une époque, on mêlait également la poudre de cette roche à un liquide (eau ou huile) qu’on appliquait sur le bouchon des bouteilles.
En le frottant ensuite au goulot, Les deux finissaient par se roder et s’ajuser parfaitement, créant du coup un contenant hermétique.
De la vient l’expression « bouché à l’émeri », qu’on emploie pour désigner une personne hermétique à toute explication ou tout argument.
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SOURCES :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meri
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