La Justice est un marqueur et un pilier fondamental de la Démocratie. C’est un contre-pouvoir essentiel au fonctionnement des pouvoirs législatif et exécutif. Aussi, lorsqu’elle dysfonctionne, c’est la Démocratie qui trébuche. Aujourd’hui, le citoyen ressent un malaise grandissant devant des dysfonctionnements, des erreurs, des comportements étranges de la Justice. Ces assassins récidivistes remis en liberté, sous avis d’experts approximatifs ou adventices, l’affaire Bettencourt, le procès d’Outreau, l’affaire de l’arbitrage Tapie et du Crédit Lyonnais sont autant d’interrogations. Dans la première affaire, le juge Gentil se base sur une expertise effectuée en 2011 par un expert de ses amis qui stipule qu’en 2006 Mme Bettencourt n’avait pas toute sa tête, pour mettre Sarkozy en examen !! Quels sentiments ont éloigné le juge du seul bon sens qui l’aurait normalement conduit à prendre les conclusions de cette étrange expertise rétroactive de six ans avec suspicion … à moins que le résultat n’ait été arrangé d’avance ? Il est reproché à l’un des juges de l’arbitrage de l’affaire du Crédit Lyonnais d’avoir eu des relations d’affaires avec l’avocat de B.Tapie, mis en examen pour cette seule raison. Il est donc normal, en retour, que l’on reproche au juge Gentil d’avoir des relations avec l’expert intervenu sur le dossier Bettencourt ! Le désastre de l’instruction du procès d’Outreau, dans lequel le syndicat de la Magistrature a fait preuve d’un corporatisme éffrayant, avait conduit N. Sarkozy à remettre en cause l’existence du juge d’instruction au profit d’une procédure anglo-saxone. Depuis cette proposition, les juges d’instruction sont en guerre ouverte avec l’ancien Président et semblent rechercher toutes les occasions pour le mettre en cause. L’affaire de l’arbitrage Tapie est tout aussi étrange. On a, tout d’abord, l’impression que la Justice cherche, par tous les moyens, à mettre en cause, là aussi, l’ancien Président de la République et B. Tapie en suspectant, sans aucune preuve, une connivence désignée comme une association de malfaiteurs. Dans cette affaire, qui peut contester, de bonne foi, que B. Tapie avait le droit de faire tout son possible pour gagner son procès contre le Crédit Lyonnais qui s’est conduit dans cette affaire de manière plus que douteuse ? Rappelons qu’il a revendu l’entreprise Adidas trois fois plus cher qu’il ne l’avait acheté à B. Tapie un an auparavant. Si les conclusions de l’arbitrage sont contestables, cela ne peut être reproché à B. Tapie, mais uniquement aux trois juges qui l’ont prononcé. Ce doit être, d’ailleurs, ce sentiment de malaise qui a conduit la Cour de Cassation, prompte à se défausser, à se laver les mains de cette affaire en s’affirmant incompétente ! Un des pourfendeurs les plus virulents de cet arbitrage est Mr. de Courson qui a, pourtant, en son temps, donné son accord pour cette procédure. Pourquoi l’instruction cherche-t-elle, à tout prix, à trouver un moyen de mettre en cause N. Sarkozy dans cet arbitrage en pointant une connivence supposée entre un des trois juges et l’avocat de l’ancien Président et en s’appuyant sur une simple dédicace découverte sur un livre ? Cette procédure n’est pas une procédure au rabais, plus de cinquante articles du code pénal traitant de ce moyen. Lorsqu’un procès dure depuis 16 ans, sans aboutir, comment ne pas comprendre que soit recherché un moyen d’en sortir enfin ! L’instruction se focalise sur des relations supposées frauduleuses entre les acteurs. Même si ces relations sont critiquables, il reste à démontrer qu’elles sont illégales, seul point de vue que doit retenir la Justice. N’a-t-on pas l’impression qu’il s’agit d’une chasse aux sorcières visant Sarkozy et Tapie, deux personnages atypiques et volontiers matamores qui manipulent fréquemment la provocation ? Mais est-ce suffisant ? Cette affaire est en train de glisser du domaine juridique au domaine politique, ce qui rend suspect, par avance, tout jugement futur. Enfin, nous savons que le temps de la Justice n’est pas celui de tout le monde, mais il est étonnant que nous soyons, aujourd’hui, submergés par les affaires, dont presque toutes datent de plus de dix ans, certaines de vingt ans.