C’est avec un faible effroi teinté d’un rire idiot que j’ai découvert récemment que certains lecteurs, dont plusieurs sont des connaissances, ou pire, des amis, lisent ce modeste bloc-notes pour se faire une idée, tout en restant à distance, de l’état psychique de son auteur à l’instant t de telle ou telle publication ; il se peut même que certains s’inquiètent ou se réjouissent de ce qu’ils trouvent que je vais mal. Remarquez bien, cela change un peu de ceux-là, les mêmes parfois, qui traquent la moindre allusion politique afin de vérifier qu’on peut bien vous coller telle ou telle étiquette infâmante, laquelle varie considérablement selon leurs opinions personnelles et le carat de vérité qu’ils leur accordent. Et le fait est qu’on m’en a collé, des étiquettes. J’ai fait à peu près le tour de ce qui était possible et si je ne donne pas ici la liste exhaustive de ces bêtises ordinaires, c’est pour laisser au lecteur volontaire le loisir de l’imaginer lui-même. Je me dis à présent que si mes experts en psychologie sont aussi doués que mes inquisiteurs en idéologie, quelle que soit cette dernière, je vais pouvoir me payer une bonne tranche de rire chaque fois que je vais apprendre comment je suis sensé aller pour M. Machin ou Mme Trucmuche. La psychologie des profondeurs de magazine féminin n’a pas plus d’intérêt à mes yeux que le commentaire d’actualité politique qu’on peut lire dans tel ou tel quotidien national, tout cela n’a aucun intérêt, sauf parfois, dans les moments de grande forme (notez), celui de me faire rire. Mais surtout, je vois au fond de toutes ces quichottesques expertises une grande naïveté de lecture, à moins que ce ne soit une grande fainéantise. Un peu comme si mon lecteur oubliait momentanément, dans le temps même qu’il lit, que je n’écris pas une chose que je veux publier sans la claire conscience qu’elle sera lue, et par des gens de toutes opinions et de niveaux de lecture différents, et que donc, j’ai peut-être – sauf à être un complet crétin – quelque idée des effets, au demeurant variés, que peuvent provoquer certaines propositions, certaines phrases qui, s’adressant apparemment à tous, peuvent également s’adresser, avec un sens légèrement différent, à quelques personnes précises, connues. Je veux simplement dire, sans poser au génie de la manipulation, que mon lecteur ferait bien, parfois, de se rappeler qu’il ne lit pas ici, comme un dieu omniscient par-dessus mon épaule, un texte caché au fond du tiroir fermé à clé d’un secrétaire ancien, ni, ne lui en déplaise, un quelconque journal posthume. Au reste, je ne vais pas nier que l’âme humaine, quoi que ce soit, bien plus que la psychologie, discours secondaire, et la manière dont un conflit s’amorce, éclate et se résout, quelles que soient les forces en présence, bien plus que le commentaire politique improvisé du jour, sont des choses qui m’intéressent profondément. Ni non plus qu’il peut considérablement m’arranger de décider à tel moment de me faire coller telle étiquette ou de laisser penser, fût-ce à des fins toutes personnelles, que je vais mal, ou bien, quoi qu’au fond je ressente… On peut également remarquer que je parle un peu, depuis quelque temps, de ce que j’écris à côté de ce blog, chose que j’ai nommé Fatras et qui me réquisitionne considérablement, et dont on ne trouve pas ici la moindre trace concrète, pas le moindre extrait… C’est d’ailleurs pour débuter la quatorzième laisse de ce Fatras que je m’étais rendu cet après-midi dans un des endroits où j’écris, loin des supports informatiques ; l’idée était de commencer un travail de longue haleine dans lequel il serait entre autres sujets question de personnages aussi variés que Vladimir Poutine, Curzio Malaparte ou Jean-Sébastien Bach, sujets politiques, littéraires ou artistiques, dira-t-on. Néanmoins, fidèle à mon principe, qui est de laisser venir ce qui vient, je m’arrêtai au bout de vingt minutes, bouclant ainsi la plus courte laisse à ce jour, ayant écrit dix-huit vers formant ce que j’appellerais une chanson d’amour, genre dont je suis à dire le vrai peu coutumier, mais genre assez praticable au demeurant, pourvu qu’on ne répugne pas à l’emploi d’un certain nombre de clichés et d’oxymores parfaitement nécessaires à donner à l’ensemble la fausse profondeur qu’il requiert. Tirez vos conclusions.
C’est avec un faible effroi teinté d’un rire idiot que j’ai découvert récemment que certains lecteurs, dont plusieurs sont des connaissances, ou pire, des amis, lisent ce modeste bloc-notes pour se faire une idée, tout en restant à distance, de l’état psychique de son auteur à l’instant t de telle ou telle publication ; il se peut même que certains s’inquiètent ou se réjouissent de ce qu’ils trouvent que je vais mal. Remarquez bien, cela change un peu de ceux-là, les mêmes parfois, qui traquent la moindre allusion politique afin de vérifier qu’on peut bien vous coller telle ou telle étiquette infâmante, laquelle varie considérablement selon leurs opinions personnelles et le carat de vérité qu’ils leur accordent. Et le fait est qu’on m’en a collé, des étiquettes. J’ai fait à peu près le tour de ce qui était possible et si je ne donne pas ici la liste exhaustive de ces bêtises ordinaires, c’est pour laisser au lecteur volontaire le loisir de l’imaginer lui-même. Je me dis à présent que si mes experts en psychologie sont aussi doués que mes inquisiteurs en idéologie, quelle que soit cette dernière, je vais pouvoir me payer une bonne tranche de rire chaque fois que je vais apprendre comment je suis sensé aller pour M. Machin ou Mme Trucmuche. La psychologie des profondeurs de magazine féminin n’a pas plus d’intérêt à mes yeux que le commentaire d’actualité politique qu’on peut lire dans tel ou tel quotidien national, tout cela n’a aucun intérêt, sauf parfois, dans les moments de grande forme (notez), celui de me faire rire. Mais surtout, je vois au fond de toutes ces quichottesques expertises une grande naïveté de lecture, à moins que ce ne soit une grande fainéantise. Un peu comme si mon lecteur oubliait momentanément, dans le temps même qu’il lit, que je n’écris pas une chose que je veux publier sans la claire conscience qu’elle sera lue, et par des gens de toutes opinions et de niveaux de lecture différents, et que donc, j’ai peut-être – sauf à être un complet crétin – quelque idée des effets, au demeurant variés, que peuvent provoquer certaines propositions, certaines phrases qui, s’adressant apparemment à tous, peuvent également s’adresser, avec un sens légèrement différent, à quelques personnes précises, connues. Je veux simplement dire, sans poser au génie de la manipulation, que mon lecteur ferait bien, parfois, de se rappeler qu’il ne lit pas ici, comme un dieu omniscient par-dessus mon épaule, un texte caché au fond du tiroir fermé à clé d’un secrétaire ancien, ni, ne lui en déplaise, un quelconque journal posthume. Au reste, je ne vais pas nier que l’âme humaine, quoi que ce soit, bien plus que la psychologie, discours secondaire, et la manière dont un conflit s’amorce, éclate et se résout, quelles que soient les forces en présence, bien plus que le commentaire politique improvisé du jour, sont des choses qui m’intéressent profondément. Ni non plus qu’il peut considérablement m’arranger de décider à tel moment de me faire coller telle étiquette ou de laisser penser, fût-ce à des fins toutes personnelles, que je vais mal, ou bien, quoi qu’au fond je ressente… On peut également remarquer que je parle un peu, depuis quelque temps, de ce que j’écris à côté de ce blog, chose que j’ai nommé Fatras et qui me réquisitionne considérablement, et dont on ne trouve pas ici la moindre trace concrète, pas le moindre extrait… C’est d’ailleurs pour débuter la quatorzième laisse de ce Fatras que je m’étais rendu cet après-midi dans un des endroits où j’écris, loin des supports informatiques ; l’idée était de commencer un travail de longue haleine dans lequel il serait entre autres sujets question de personnages aussi variés que Vladimir Poutine, Curzio Malaparte ou Jean-Sébastien Bach, sujets politiques, littéraires ou artistiques, dira-t-on. Néanmoins, fidèle à mon principe, qui est de laisser venir ce qui vient, je m’arrêtai au bout de vingt minutes, bouclant ainsi la plus courte laisse à ce jour, ayant écrit dix-huit vers formant ce que j’appellerais une chanson d’amour, genre dont je suis à dire le vrai peu coutumier, mais genre assez praticable au demeurant, pourvu qu’on ne répugne pas à l’emploi d’un certain nombre de clichés et d’oxymores parfaitement nécessaires à donner à l’ensemble la fausse profondeur qu’il requiert. Tirez vos conclusions.