Retour sur le 2e album solo de ce MC originaire du New Jersey que l'on aurait tort d'ignorer et qui, même si on peut lui reconnaitre certains défauts, procure quelques bonnes sensations, à commencer par le puissant et énergique titre d'ouverture produit par Illmind, "Crowl Plesa", véritable déboucheur de tympan sorti tout droit d'un western hollywoodien que je vous laisserai le soin d'apprécier dans le lecteur ci-dessous (une claque). Plus connu comme l'un des membres ayant officié au sein du groupe Artifacts au milieu des années 90 (avec Tame One et DJ Kaos), El Da Sensei n'en reste pas moins un artiste qui continue de souffler sur les braises d'un hip hop originel, produisant à intervalles réguliers des albums disons-le plus ou moins réussis que l'Europe voit rarement débarquer, avec en général une "ligne éditoriale" authentique et fidèle à l'esprit des productions faites "maison" pour lesquelles il continue d'opter : du sample, des gros pieds et un flow original. Pour la plupart très peu diffusés chez nous, certains de ses disques ont pourtant pas mal tourné chez les disquaires indépendants, dont "The Unsual", sans doute le meilleur des 6 déjà parus sous son nom. C'est donc l'oeil dans le rétroviseur que je vous propose aujourd'hui de vous replonger 7 ans en arrière, chaines en or et mannequins publicitaires balayés pour l'occasion, pour qu'enfin l'on se rappelle qu'il est d'abord bon de bouger la tête en cadence à l'écoute d'un hip hop bien fait ne s'embarrassant pas d'artifices vendeurs à la mode. Un choix qui ne fait plus vraiment recette, mais qu'heureusement beaucoup continuent de revendiquer fièrement.