Test : Huawei Ascend P6

Présenté il y a une semaine à Londres, le Ascend P6, véritable démonstration de Huawei de sa capacité à concevoir un smartphone à la finition haut de gamme, est arrivé en début de semaine à la rédaction. Un superbe smartphone qui joue la carte de la séduction plus que celle de la surenchère de puissance…

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Une finition issue d’une branche de pommier…

Jusqu’ici, Huawei jouait avant tout sur la corde sensible du prix à l’achat de ses mobiles, sans pour autant négliger le côté « records », sur certains modèles, histoire d’épater la galerie et d’affirmer sa présence. Avec le Ascend P6, le constructeur franchit un nouveau cap, celui de la finition de haut vol, sans pour autant renier son positionnement agressif au niveau tarifaire.

Sur ces trois jours de test, une remarque m’a été faite maintes fois, lorsque j’utilisais le Ascend P6 en public : « C’est quoi ton iPhone? Il est vachement fin! ». Elle peut, en quelque sorte, résumer l’impression que génère le smartphone. Une construction qui ressemble de très près aux dernières itérations du produit phare de Apple, particulièrement en ce qui concerne son cerclage en aluminium poli, à la différence près que la partie basse du Ascend ne se termine pas à angle droit, mais se voit doté d’un rayonnage recouvert d’un cache en plastique noir, renfermant le micro du mobile. On dénote également une finesse annoncée comme record, limitant l’épaisseur à 6,2 mm, tandis que le verso du P6 est complètement recouvert d’aluminium anodisé. Sur les tranches, en plus des habituels boutons de volume et de mise en/hors veille, un tiroir permet d’accéder à la micro-SIM, tandis qu’un second, adjacent, donne accès à un logement pour carte micro-SD. Ces deux accès sont accessibles en utilisant une tige cylindrique fine, qu’Huawei a décidé de placer à l’extrémité du cache en forme d’ergot qui vient recouvrir le port mini-jack, situé sur le côté gauche du téléphone, proche du rayonnage du bas du smartphone. On constate qu’on atteint ici la limite de la réduction d’épaisseur, puisqu’il n’y a que très peu de matière entre les tangentes du port jack et les faces du P6. Autre constatation, si le cache est une bonne idée, qui permettra de ne pas devoir courir après un trombone à chaque ouverture des trappes SIM et Micro SD, elle tombe un peu à l’eau dès lors que l’on utilise un casque audio, puisque le risque de perdre cette petite pièce devient dès lors évident…

L’extracteur pour la SIM et la micro-SD. Souci du détail, mais petite pièce qui risque de se perdre rapidement…

En ce qui concerne les mensurations, hors l’extrême finesse du mobile, le Ascend P6 offre une confortable dalle HD de 4,7″ de diagonale, ce qui semble un bon compromis, le tout dans un boîtier de 132,6 x 65,5 x 6,18mm pesant 118 grammes.

Beauty, but not the beast…

Au niveau des composants, Huawei choisit d’intégrer ses solutions « maison », qui sont quasiment un copier-coller de celles que l’on retrouvait dans le Mate. Soit le quad-core K3V2 Huawei, 2 Go de ram, 8 Go de stockage interne ( extensible via micro-SD, 64Go parfaitement reconnus), un module Bluetooth 3.0, Wi-Fi b/g/n, GPS et Glonass. Du fonctionnel, mais rien de mirobolant. Au niveau de la partie radio, le Ascend P6 ne dispose pas de la 4G LTE, ce qui s’avère tout de même dommage à l’heure où les réseaux se développent à vitesse grand V. Par contre, le HSPA+ de catégorie 14 (soit jusqu’à 21 Mps), s’avère sans doute un bon compromis. Efficace en accroche réseau, cette technologie moins énergivore  a sans doute été choisie afin de limiter l’impact sur la batterie inamovible de 2000 mAh équipant ce smartphone à la finesse extrême. Inutile, également, d’y chercher à activer le NFC, puisque la technologie sans contact n’est pas au rendez-vous. Par contre, le Dolby Digital ou encore le partage par DLNA répondent bien présents à l’appel.

L’écran LCD « in-cell » dispose d’un bon rendu, réagit bien aux sollicitations (un mode « gants » permet d’en augmenter la sensibilité), et semble, avec ses 4,7 pouces de diagonale, en parfaite adéquation avec l’ensemble. Sa résolution, limitée au HD ready, suffit à lui procurer le confort nécessaire, même si d’autres smartphones disposent déjà de dalles full-HD. Ses angles de vision sont bons, tandis que le rendu permet de profiter agréablement des images et vidéos, bien qu’il faille pousser sa brillance à plus de 50% pour en profiter au mieux.

En termes de performances pures, mesurées dans les benchs habituels (Antutu et Quadrant), les résultats sont étonnement limités. À vrai dire, en présence d’un quad-core cadencé à 1,5Ghz, nous nous attendions à mieux que cela, puisque les résultats sont équivalents aux modèles dual-core de dernière génération (Xperia T, SIII), mais sont nettement en retrait par rapport aux derniers modèles équipés de quads, comme les S4 ou HTC ONE. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que l’expérience utilisateur en pâtit, puisque lors de ces quelques jours de tests, aucun ralentissement n’a été constaté, ni dans la navigation sur l’interface Emotion UI (la surcouche Huawei), ni dans les applications. À se demander si ces outils de benchmark prennent correctement en compte les composants Huawei. Nous avions pourtant désactivé l’économie d’énergie, permettant de booster légèrement le tout, mais cela n’a pas eu un grand impact.

Finalement, puisque c’est l’expérience utilisateur qui compte, au-delà des chiffres bruts, cela nous amène directement à parler d’un point qui, jusqu’ici, était pour bon nombre un aspect négatif des mobiles Huawei : l’interface utilisateur. Même si les amateurs d’un Android dépouillé, proche de la version stock de Google, y trouvaient largement leur compte, les utilisateurs moins aguerris, souvent débarqués de la planète iOS, pouvaient se sentir déboussolés par cette expérience. Huawei a fait un énorme effort dans sa surcouche, qui vient habiller Android Jelly Bean de manière intelligente. Pas de surenchère, cependant. Huawei propose grosso modo ce que fait Samsung avec son TouchWiz. On peut réorganiser les widgets de son home-screen, accéder aux switchs relatives au Wifi et autre GPS, ou encore au partage d’écran. Du classique pour ceux qui disposent déjà d’un smartphone Android. Huawei propose également de nombreux thèmes (une centaine), globalement bien réalisés, qui éviteront aux moins bidouilleurs d’aller fouiller dans le Play Store pour y trouver leur bonheur… Huawei soigne également son offre logicielle, chose qui manquait cruellement. Par exemple, il est possible de bénéficier gratuitement de 20Go de stockage dans le cloud via Bitcasa, ou encore de profiter d’un partage DLNA sur son réseau de manière très aisée. Les plus paranos seront également contents de découvrir qu’un gestionnaire de permission leur permet d’autoriser ou non les accès des applications à des connexions à distance…

Image et son

En ce qui concerne les photos, le Ascend P6 se débrouille plutôt bien. Avec son capteur principal doté d’une résolution de seulement 8 Mpxls, là ou d’autres constructeurs en proposent 13, le rendu des images supporte la comparaison en conditions normales. Le HDR y contribue, tandis que l’interface de prise d’image est très proche de celle de base proposée par Google. Idem pour la vidéo. Rien d’impressionnant, mais cela tient la route. En ce qui concerne l’APN frontal, doté de 5 Mpxls, ceux qui réalisent des autoportraits pourront bénéficier, tout naturellement, d’un niveau de détails plus élevé, mais cela reste un appareil secondaire.

Au niveau du son, tant pour l’écoute de musique en y connectant un casque, permettant de bénéficier de la radio FM, que pour ce qui concerne les performances audio en appel, la qualité est au rendez-vous. Les communications sont limpides. Et puisque l’on parle de communication, tant l’accroche réseau que les connexions Wi-Fi et Bluetooth sont bonnement excellentes, là où d’autres smartphones, pourtant conçus en matières plus aptes à laisser passer les ondes que le Ascend P6, ne font pas autant bien…

Pour les esthètes sans prise de tête

D’abord séduits par le design et les finitions de haut vol, puis légèrement refroidis par les performances pures du Ascend P6, son utilisation quotidienne est très satisfaisante. Le petit dernier de Huawei n’est pas un smartphone de geeks qui souhaitent exploser les records. Par contre, il séduira sans aucun doute ceux qui sont à la recherche d’un très beau smartphone, leur permettant d’accéder simplement et efficacement à Android. Et il convient encore de rassurer les plus dubitatifs quant à l’impact sur l’autonomie de la grande finesse du mobile, puisque même en le sollicitant plus que de raison lors de ce test, il a toujours tenu le choc sur une journée complète d’utilisation.

Huawei tend, avec son Ascend P6, une magnifique perche aux utilisateurs d’iPhone lassés des contraintes d’iOS, en leur proposant un appareil à la fois plus fin, doté d’un écran un peu plus grand, et dont l’aspect et la finition n’ont rien à envier à celui qu’ils vont peut-être délaisser. Si on y ajoute que son prix, sans subvention opérateur, ne dépassera pas les 490.- à son lancement, début juillet, il y a fort à penser qu’il saura en séduire plus d’un, d’autant qu’il se décline en divers coloris…

Éric Rivera

[Show as slideshow] Fiche Technique

MarqueHuawei

ModèleASCEND P6

TÉLÉPHONIE

Type de téléphoneSmartphone

Dual SIMNon

Fréquences de fonctionnementGSM 1800, GSM 1900, GSM 900, UMTS 2100, UMTS 900

Transfert de données2G – CSD, 2G – EDGE, 2G – GPRS, 3G+ – HSDPA

MessagerieE-mail, MMS, SMS

NFC (paiement dématérialisé)Non

ECRAN

Taille de l’écran4,7 pouces

Ecran tactileOui

Ecran couleurOui

Définition Écran720 x 1280 pixels

EcranTechnologie : In-Cell IPS HD avec écran LCD
Taille : 11,9 cm (4.7 pouces)
Résolution : HD 720 x 1280 pixels

MÉMOIRE

Mémoire8 Go

Mémoire extensibleOui

Type de mémoire flashmicroSD (micro Secure Digital), microSDHC (micro Secure Digital High Capacity)

Taille mémoire RAM2 Go

MULTIMÉDIA

Mode photoOui

Photo 3DNon

Résolution8 Megapixels

Flash / TorcheOui

Vidéo HDOui

Lecteur MP3Oui

Format(s) audio supportésWAV, eAAC+, MP3

Jeux et applications3D

Lecteur vidéoOui

Formats vidéo supportésH.263, H.264

Sonnerie polyphoniqueOui

GPSOui

CONNECTIVITÉ

Connecteur(s) disponible(s)Casque (Jack 3.5mm Femelle), micro-USB, microSD (micro Secure Digital)

Norme(s) réseau sans-filWi-Fi B (IEEE 802.11b), Wi-Fi G (IEEE 802.11g), Wi-Fi N 150 Mbps (IEEE 802.11n)

Technologie BluetoothBluetooth 3

SMARTPHONE

Clavier completNon

Type de processeurProcesseur K3V2 Quad Core cadencé à 1,5 GHz

Système d’exploitationGoogle Android 4.2 (Jelly Bean)

ALIMENTATION

Autonomie en veille370 Heure(s)

Autonomie en communication24 Heure(s)

Capacité de la batterie2000 mAh

Batterie amovibleNon

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES

Hauteur132,6 mm

Largeur65,5 mm

Epaisseur6,18 mm

Poids120 g

DAS0,638 W/kg

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