Gang de femmes: peur sur la ville

Publié le 26 juin 2013 par Unionstreet

The Bling-Ring” de Sofia Coppola lance un nouvel exercice de gangs féminins, bien que lâché par le peloton qu’a pu mener “Spring Breakers” tout récemment, c’est pour nous l’occasion de revenir sur ce genre de films au travers de quatre oeuvres. Pourquoi quatre oeuvres ? Pourquoi pas ? Le Dr. March n’avait-il pas seulement 4 filles ?

Les groupes de femmes cassent les codes et défont l’ordre établi. Plongez dans l’univers hautement féminin de cette thématique, là où les poignards sont vernis, où les coiffures sont longues, où les accoutrements sont cuirés et où les poitrines galopent autant qu’un épisode de Grand Galop en roue libre.

Switchblade Sisters, 1975

Film d’exploitation made in Jack Hill, connu entre autres pour “Foxy Brown” et “Coffy”. Une des grandes références de Quentin Tarantino, qu’il aime citer pour ses dialogues affûtés. Dans un gang de femmes, les Dagger Debs, une rivalité se créée entre deux des membres – la leader, Lace (Robbie Lee) et Maggie (Joanne Nail) – après que l’homme de Lace offre un plaisir forcé à Maggie. La rivalité pour le coeur de l’homme et la gouvernance de la troupe commence alors que des guerres de gangs font rage.

Le film est un témoignage des années 70, on porte des blousons de cuir, on a des coupes de cheveux défiant la gravité et on fait des fusillades dans des rollers parks. Au delà de tout cet aspect Grindhouse : lames sorties à la vitesse de l’éclair comme des briquets à un concert de Johnny, les femmes fatales et dangereuses; le film adresse des problèmes très féminins comme le viol, la grossesse non partagée, la rivalité amoureuse ou encore les crimes passionnels.

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« You can beat us, chain us, lock us up. But we’re gonna be back, understand? And when we do, cop, you better keep your ass off our turf, or we’ll BLOW IT OFF! Ya dig? »

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Si le film ne brille pas par sa réalisation ou ses idées révolutionnaires, son mauvais goût débordant apporte une touche toute particulière à l’ensemble. Des protagonistes peu crédibles qu’on aime voir évoluer sous l’oppression d’autres gangs, de profs, de guardes de prison. L’amour naîtra aussi dans vos coeurs pour cette femme cyclope, accessoirement.

Mi Vida Loca, 1993

« Mi Vida Loca » centre son récit sur deux membres d’un gang qui étaient autrefois inséparables mais de l’amour à la haine il n’y a qu’une tromperie. Toute amitié disparaît lorsque l’homme de l’une (Mousie) offre un nouveau né à sa meilleure amie, Sad Girl. C’est quand le barrio de L.A., Echo Park, s’échauffe, que toutes les femmes du gangs se rassemblent à nouveau pour faire face.

Le film réussit le pari d’entremêler des destins tragiques croisés, une multitudes d’histoires sont traitées mais aucune n’est inutile, un savant dosage entre fiction et documentaire. Cet aspect recherché donne une dimension particulièrement palpable à l’histoire, rien n’est saupoudré de sucre, on a affaire à un vrai film de gang impitoyable.

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« This is Echo Park, ese »

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Entre signes de gangs lancés dans les airs, tirs à bout portant, changement de couches et quêtes d’amours interdits, le film conserve une simplicité narrative déroutante livrant sous nos yeux ébahis les épreuves d’une vie de femme de gang et les complexités sociales qui en découlent.

Heathers, 1988

La quête de la popularité, difficile d’y échapper ou de s’en abstraire, c’est pourquoi Veronica (Winona Ryder) rejoint les “Heathers”, clique hautement populaire de son école. Une volonté mélangée à une honte de partager une vie de gloire et d’humiliation imposé aux autres. Un voile de mesquinerie les entoure. Veronica, à demie acceptée, plutôt larbin, fait au même moment la rencontre d’un sociopathe (le très jeune et cosmétique Christian Slater).

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« Well, fuck me gently with a chainsaw. Do I look like Mother Teresa? »

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Ce dernier, porté par un ouragan de haine entraînera dans sa spirale de destruction Veronica, contre son gré au début, stimulant son désir de vengeance et sa propre haine par la suite. De meurtres inintentionnels flirtant diaboliquement avec l’indifférence des corps tombés, aux amours étincelant de mal-être, le film traite des problèmes classiques liés à l’adolescence avec une patte tout à fait noire et déroutante. L’humour est omniprésent, ce même dans les situations les plus désastreuses. Le meurtre de celles que Veronica qualifiait de meilleures amies devient une sorte de besoin qu’elle réfute, un amour fort de la haine jusqu’à devoir y échapper.

Faster Pussycat! Kill! Kill!, 1965

3 strip-teaseuses en quête de sensations fortes et de méfaits roulent vers l’horizon désertique. Courses de bolides, décolletés et meurtres à mains nues sur leur passage, la rage qui les hantes transperce l’écran. Elles kidnappent à vue d’oeil, échafaudent des plans pour voler à un handicapé sa pension. Ces amazones de l’asphalte ne reculent devant rien pour assouvir leurs désirs : du sexe brut, de l’argent et du bon temps.

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« You girls a bunch of nudists or are you just short of clothes? »

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On y discerne un message politique peu ambitieux face à la grandiloquence des personnages et des situations. Russ Meyer, totalement dans son élément, met en scène ses filles pulpeuses comme des instruments de destructions, la caméra admirative de leurs moindres faits et gestes.

Tara Satana nous fait suer à grosses gouttes, ses lignes ambitieuses font mouche à chaque balbutiement. La pellicule brûle sous son regard et nous l’accompagnerions bien en enfer.

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