Un jour on a brûlé des livres. Il est vrai qu'on avait aussi brûlé des femmes et des hommes, ce qui est plus terrible. On casse une gueule, à Agen, on tue. Ici où là, la violence se paie son coup de sang.
Square du Temple. Quand j'étais un bambin innocent, effrayé par le grand magasin au métro Filles du Calvaire, ma Maman, mon Papa, ma si chère soeur, venaient me promener et me faire jouer au Square du Temple. Peut-être avais-je des copines de bac à sable avec qui j'entretenais des relations privilégiées, mais sans le savoir encore.
Square du Temple, devant la Mairie du Troisième, Olivier Ciappa exposait librement, en plein air et pour le plaisir de tous, ses photos de "people" (des gens que je n'apprécie pas forcément par ailleurs, mais qui me deviennent plus sympathiques d'avoir participé à ce projet) ses Couples imaginaires. En réaction aux délires et violences homophobes de ces derniers mois, des personnalités ont accepté de poser pour le photographe, seuls avec une dédicace ou en couples de même sexe. Roselyne Bachelot, qui n'est pas précisément ma tasse de thé, mais qui continue à montrer un courage politique rare, tendrement penchée sur l'épaule d'Audrey Pulvar, par exemple.
Deux fois de suite, des individus ont pénétré de nuit dans le square pour lacérer, au cutter de la haine, ces images paisibles, qui laissaient supposer la possibilité d'histoires d'amour en tous genres. Selon le maire d'arrondissement, "Les visages ont été lacérés, les yeux ou les oreilles arrachés". Civilisation... Parce que cette haine, amplifiée, banalisée par des discours politiques de droite irresponsables, est odieuse et insupportable, le Maire du 3ème et le photographe ont maintenu, ce soir à 18h30, le vernissage de l'exposition (itinérante, on l'a déjà vue dans le 10ème et, je crois, dans le 12ème), en présence de certaines des personnalités ayant posé, mais en transformant cette manifestation un peu mondaine en instrument de combat pour l'égalité, contre l'homophobie, pour le droit de choisir sa vie.
J'y serai, aux côtés de mon ancien voisin et ami Vincent (je dis ça pour toi, AL, qui ne pourra être présente, mais à qui nous penserons bien fort), parce que ces accès de violence sont effectivement totalement odieux et insupportables. Toi, Carole F., toi Céline V., d'autres à qui je pense, Jo, Gaïa, toi Philippe, je vous représenterai, avec en tête, ces paroles de Ciappa sur son compte Facebook, "A la haine, on sera toujours là pour répondre par l'amour". N'empêche, j'aurai aussi une pensée pour Clément Méric.
Une prochaine fois, je vous dirai tout le bien que j'ai pensé de L'inconnu du lac d'Alain Guiraudie, pas très loin du sujet. C'est un billet commencé dimanche soir, mais que je n'arrive pas à continuer, faute de temps. Mais il y a une évidence, il s'agit DU film à voir actuellement.
Jeu de briques
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Pacman
Bubble