En guise d’apothéose, ce dernier volume de la série Marshal Law nous propose deux nouvelles déconstructions. La première concerne le personnage du Marchand de Sable, ici dépeint d’une manière bien plus aboutie que dans la plupart des autres titres du genre super-héros où, le plus souvent, le « méchant » se borne à un simple mégalomane voué à la conquête du monde pour des raisons jamais vraiment explicitées. Dans Marshal Law, par contre, l’antagoniste du héros présente une psychologie développée, issue d’une relation pour le moins vénéneuse avec sa propre mère qui a elle-même ses propres raisons – bien sûr discutables – d’avoir élevé son fils ainsi : les connaisseurs retrouveront dans ce parcours du Marchand de Sable un profil dans les grandes lignes assez typique des tueurs en série et qui, d’ailleurs, ne va pas sans rappeler le personnage de Norman Bates dans le roman Psychose (Psycho ; Robert Bloch, 1959) qu’adapta Alfred Hitchcock (1899-1980) en 1960.
Loin d’une banale conclusion orientée action, comme l’aurait à coup sûr proposé n’importe quel autre titre du genre bien moins inspiré, ce dernier volume de Marshal Law approfondit considérablement le propos de départ pour le mener jusqu’à des sommets bien peu souvent effleurés, et encore moins atteints dans les récits de super-héros.
Ce qui ne fait jamais qu’une raison de plus pour laquelle Marshal Law mérite toute votre attention.
1. Chasseur de héros
2. Bactérie
3. Spirit of América (le présent billet)
Marshal Law, t.3 : Spirit of América, Pat Mills & Kevin O’Neill, 1987
Zenda, mai 1990
56 pages, env. 7 € (occasions seulement)