Fin mai, nous vous proposions d’écouter ici Comment t’appelles-tu ce matin ? le premier extrait du nouvel album à venir d’Elodie Frégé
Cet opus, intitulé Amuse-bouches, est dans les bacs depuis ce lundi, l’occasion pour moi de publier l’interview faite avec l’artiste il y a quelques jours.
Nous avons longuement parlé du single, du clip et de l’album, j’espère que cela vous plaira, ainsi que la session acoustique qu’Elodie nous a offerte que vous pouvez voir en fin d’interview.
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Bonjour Élodie,
On se rencontrent aujourd’hui, quelques jours avant la sortie de ton nouvel album, dans quel état d’esprit es-tu ?
Euh ça va (rires). Comme j’ai beaucoup de travail, je ne pense pas la sortie en elle-même, je pense surtout à bien parler de ce projet. Même si je n’ai jamais eu d’enfant, c’est comme arriver au terme d’une grossesse, c’est la dernière ligne droite. Je ne suis pas trop angoissée à l’idée de cette sortie, plutôt excitée et j’espère qu’on pourra faire plein de petit live et qu’il y a plein de choses qui vont découler de ce disque, et qu’il y aura du public pour me suivre.
Pour le public, ce qui peut te conforter c’est l’accueil du premier single, en es-tu contente ?
Je ne sais pas s’il y a un véritable engouement, c’est difficile de savoir. Je sais que quelques radios passe la chanson, j’espère que d’autres vont rentrer le titre car je suis sûre que c’est un morceau beaucoup plus ouvert que ce que j’ai proposé sur mes précédents disques. Ce qui me fait vraiment plaisir, c’est l’engouement qu’il y a eu autour du clip, j’espère pour les bonnes raisons, car c’est une vidéo très belle. Le message pourrait être pris de manière violente par certaines personnes, alors que ce n’est pas l’idée, c’est juste la vie.
Peux-tu nous parler justement de ce clip ?
C’est un clip qui est un peu schizophrène car il y a une partie qui est chantée par moi, en tant que Elodie Frégé la chanteuse, et une autre partie dans laquelle j’ai enfilé le costume de Marilyn Monroe. Je me suis d’ailleurs beaucoup entraînée pour cela et je l’ai surtout beaucoup observé. Marilyn a beaucoup de mimiques bien à elle qui font que c’est Marilyn. Je me suis même fait décolorer une grande partie des cheveux pour pouvoir porter cette perruque et j’ai analysé ses regards, son rire pour pouvoir coller le plus possible à ce personnage. Je ne voulais pas ressembler à un transformiste un peu raté.
Marilyn Monroe c’est un personnage que tu aimes de base ?
Oui je l’aime beaucoup, comme beaucoup de gens. J’en connais un rayon car j’ai lu beaucoup de livres et certains passages de ses écrits à elle. C’était une femme qui était très torturée, très cérébrale, et qui du coup se cachait derrière une couche de beauté un peu superficielle. Sans vouloir être prétentieuse, j’ai un peu le même problème qu’elle à moindre échelle. La chanson se prêtait bien pour être illustrée par son personnage, car il ne s’agit pas d’une Marie couche-toi la, mais bien de quelqu’un qui est seul et qui cherche le réconfort. Je n’ai eu aucun problème à accepter l’idée du réalisateur qui lui aussi est fan de Marylin. J’ai juste eu peur qu’on me critique sur le fait d’avoir choisi Marylin, beaucoup l’ont fait, et on s’attaque à un mythe.
Tu parles d’un message qui peut être pris de manière violente, est-ce le fait qu’il y ait des hommes et des femmes dans ton clip aux vues de l’actualité ?
En fait, déjà, moi je ne me pose pas la question car je sais qu’il est possible que Marylin ait eu des aventures avec des femmes. Sinon, il n’y a pas vraiment de message, si ce n’est que les gens doivent comprendre que je suis extrêmement tolérante (rires). Ça vient surtout de l’idée du réalisateur qui voulait explorer toutes les facettes de Marilyn Monroe surtout que dans la chanson je dis « était-ce un homme, serait-ce un drame si c’est en somme une autre femme ». À la base, en écrivant la chanson je trouvais ça drôle que ce personnage ne sache pas avec qui elle s’était endormie. Mais je l’ai écris bien avant que les choses se soient décidées en politique et je rentre dans le truc sans le vouloir, ça ne me dérange pas car je suis plutôt du côté « pour tous ».
Ce clip, la pochette de l’album, le single, sont assez coquins, et c’est quelque chose qu’on retrouve beaucoup dans l’album, était-ce ton idée directive en écrivant ce disque ?
Alors je ne me suis pas dit tiens je vais faire un album érotico-sensuelo-truc. Je crois que j’ai commencé par écrire Comment t’appelles-tu ce matin et j’avais en tête de faire un album de duos, car j’avais envie de faire autre chose que moi toute seule, et j’avais donc commencé à écrire des choses un peu sensuelles, qui parlait de séduction, de rencontres. Après je suis partie un peu partout en tournée, et je me suis retrouvée avec mon agent à l’aéroport, là, on s’est dit que ce serait bien de donner une espèce de suite à La ceinture, quelque chose de très épuré et qui me correspond bien. Du coup ça donne un album un peu plus léger et qui s’assume un peu plus dans le côté sensuel qui a toujours était là.
C’est vrai que c’est quelque chose qui te suit.
Oui, ça me suit un peu, et en plus ça me va bien parce que je pense qu’il faut profiter de la vie. Si l’on est amené à parler des plaisirs de la vie, on peut aussi le faire en musique.
N’ayant pas eu les informations avant cette rencontre, peux-tu nous dire si tu as tout écrit toute seule ou si des personnes ton aidée ?
Oui bien sûr il y a eu des aides. Il y a des morceaux que j’ai écrits est composés seule comme le single par exemple mais le tout était bien arrangé et mis en valeur par Marc Collin, de Nouvelle Vague. Je l’ai choisi pour ça, en connaissant sa façon de travailler le grain de la voix, la bossa-nova, sa façon d’arranger assez subtile, avec lui on ne met pas les pieds dans le plat. Après, j’ai écris entièrement tous les textes, sauf ceux des reprises bien sûr. Il y en a trois, qui sont La fille qui fait tchic ti chic, qui est une chanson de Gainsbourg pour Michel Mercier, ensuite il y a Ma langue au chat qui est une chanson de Philippe Katerine qu’il n’avait pas écrit pour lui mais pour une chanteuse, et puis bien sur Tu veux ou tu veux pas ?.
Qui va très bien avec le côté sensuel que nous évoquions.
À la base, je voulais appeler l’album Tu veux ou tu veux pas ? même sans reprendre la chanson, mais là, ça aurait été bizarre. J’avais donc proposé à la maison de disques de faire un album construit autour de Tu veux ou tu veux pas avec que des propositions malhonnêtes (rires).
Cet album tu en parles très bien, j’imagine que tu as hâte d’être sur scène pour le proposer maintenant ?
Oui j’en ai très envie. Hâte, je ne sais pas car j’ai un paradoxe avec la scène, j’ai l’impression de me jeter dans un précipice à chaque fois. Au final je prends beaucoup de plaisir une fois que j’y suis mais je suis une grande traqueuse. On a commencé un peu à travailler le live, et je pense que cela arrivera en fin d’année.
Tu vas garder le même univers sur scène ou les retravailler un peu ?
Je pense qu’on va quand même garder ce côté un peu chaleureux et chaloupé, après il y aura sûrement des surprises.
Que te souhaiter pour la suite avant de te laisser ?
Beaucoup de plaisir pour rester dans le thème (rires).
Le Mediateaseur remercie Elodie Frégé pour sa complicité et sa grande simplicité. Son nouvel album Amuse-bouches est dans les bacs depuis lundi, nous ne pouvons que vous inciter à l’écouter.
Nous vous laissons avec une version acoustique du single Comment t’appelles-tu ce matin ?