Je suis le rédacteur en chef invité de Criticize-me durant cette semaine chargée en événements pour les causes que je défends. Vous pouvez retrouver dès à présent mon 1er édito : « Bas les masques ! » en cliquant (ici).
Edito de Jean-Luc Romero
Bas les masques ! Tel pourrait être le slogan de ces derniers mois tant nombreux sont ceux qui, se drapant dans ce si légitime et si confortable manteau du débat démocratique, ont pu se découvrir quelque peu en ce printemps 2013, pour laisser apparaître le visage hideux de l’homophobie.
De l’homophobie ordinaire. La fameuse homophobie ordinaire. Vous savez, celle que les LGBT subissent au quotidien, avec des injures, des petites phrases méprisantes, des regards en coin. Celle qui explique avec des pseudo-arguments moyenageux qu’un amour homosexuel ne vaut pas un amour hétérosexuel. Celle qui est à la base de tous les dérapages d’élus, comme celui du maire du 8e arrondissent de Paris qui prédit inceste et pédophilie suite à l’ouverture du mariage pour tous. Celle qui légitime que le maire d’Arcangues, comme d’autres hors-la-loi décide de ne pas appliquer la loi de la République faisant ainsi peu de cas de notre démocratie où - faut-il le rappeler ? - nul n’est censé ignorer la loi. Celle qui a conduit à l’agression sauvage dont ont été victimes Wilfred et Olivier. Celle qui a pour conséquence que les risques pour un jeune homosexuel de faire une tentative de suicide sont dix fois plus élevés que pour un jeune hétérosexuel.
Soyons francs, cette homophobie ordinaire est clairement un problème d’éducation car, au fond, ça change quoi pour les opposants à l’égalité qu’on puisse s’aimer ? Cette question, je le pose très sérieusement et très sincèrement. N’allez pas me ressortir cette fameuse ritournelle de la fin de notre civilisation : comme nous-tous j’entends et je lis qu’un simple battement d'ailes d'un papillon pouvait déclencher une tornade à l'autre bout du monde, mais j’avoue que je ne savais pas qu’un baiser amoureux pouvait mettre à bas notre civilisation. Promis, je tâcherai d’y penser la prochaine fois que j’embrasserai mon futur mari !
Alors ça change quoi ? Ca change quoi d’accepter l’autre avec ses différences ? En fait rien. Strictement rien. Cela ne retire rien aux hétérosexuels tout en étant fondamental pour les LGBT. Ce message est au cœur de la campagne interassociative portée par le Crips Ile-de-France sous ce slogan : « C’est important pour moi. Ca change quoi pour toi ? » : je vous laisse la découvrir et y participer ! (en note de bas de page : www.cachangequoipourtoi.fr).
Je conclus cet édito par une évidence qui, comme toutes les évidences méritent d’être rappelées : si l’homosexualité n’est pas un choix, l’homophobie en est un. Et ce choix là, ce choix de la stigmatisation et des préjugés, il a des conséquences dramatiques (en note de bas de page : www.elcs.fr). Alors mesdames et messieurs les opposants à l’égalité, en êtes-vous simplement conscients ?