La galerie des Beaux-Arts de Bordeaux accueille, cet été, une exposition du musée des Arts décoratifs sur le design espagnol. L’ambition de cette exposition est de faire découvrir au public français les apports de l’inventivité espagnole en matière de mobilier, de graphisme et de design, avec un regard rétrospectif sur la création la plus ignorée, celle du XXe siècle. L’actualité du design y est présentée avec des personnalités qui ont trouvé une projection internationale. Autour d’objets emblématiques de l’Espagne sont évoqués le mobilier vernaculaire, les objets « de toda la vida », le design de la maison, le mobilier urbain, le design industriel, le design graphique, la mode, le design contemporain. C’est l’occasion de raconter en quelques histoires la totale singularité de notre voisin ibérique en son engagement non démenti pour la modernité.
Au terme de 40 années de dictature, l’Espagne était un pays méconnu et fermé, avant d’exploser sur le plan international dans une Movida effervescente suivie d’une Olympiade qui prépara son entrée dans la Communauté européenne. Pendant un siècle, la créativité du pays s’est pourtant toujours affirmée : par l’Art nouveau à Barcelone, dans une première tentative d’adhésion à la modernité internationale, tentative interrompue à la fin de la 2e République, puis dans une singularité industrielle rendue plus originale par l’isolement des années de dictature. Et enfin, avec la Transition, dans l’explosion des années 80 et 90 ont coexisté un parti-pris de modernité et une tendresse non reniée pour le folklore vernaculaire, coexistence très originale portée à la connaissance du monde par les films de Pedro Almodovar.