[La chronique de Jérôme Colombain ce matin sur France info]
"Avec le développement des blogs et des sites collaboratifs, de nombreux spécialistes s’interrogent sur l’avenir du journalisme…
Le magazine Newzy publie ce mois-ci un redoutable reportage-fiction qui décrit la France de 2020 où le dernier journal papier mettrait la clé sous la porte et où les journalistes seraient remplacés par les blogueurs et par les services de communication des entreprises.
Aux Etats-Unis, des journalistes ont créé un site pour se rebeller. Sur ce blog intitulé « angryjournalists.com » ("journalistes en colère"), ils protestent notamment contre les cadences infernales imposées par le journalisme en ligne au détriment de la qualité de l’information.
Ce qui change tout d’abord, ce sont les habitudes du public. De plus en plus de jeunes s’informent sur Yahoo ou sur Google, grâce aux dépêches d’agence et aux billets des autres internautes sans jamais ouvrir un journal.
Ensuite, il y a l’influence et la réactivité des bloggeurs et des journalistes amateurs, qui sont parfois plus experts que les professionnels sur certains sujets, et qui vont vite, très vite pour diffuser des informations même si parfois il y a certains dérapage.
Enfin, il y a le nerf de la guerre : l’argent. L’argent de la publicité qui quitte peu à peu les médias traditionnels pour aller sur Internet. Mais sur le Net, ce ne sont pas les sites d’infos qui intéressent les annonceurs, ce sont les espaces collaboratifs, où se mélangent informations, rumeurs et gags pour faire de l’audience. C’est ce que l’on appelle l’UGC, le « User Generated Content » soit, en français, le contenu produit par les internautes.
On parle de "journalisme participatif"… De journalisme citoyen… Ce qui est sûr, c’est que ça bouge.
Dans un livre intitulé « Le journalisme après Internet », l’universitaire Yannick Estienne, estime que le métier est peut-être tout simplement en train de se transformer. Une transformation en profondeur."