Le langage employé ne laisse guère de place à l'équivoque : selon ses mots, la banque britannique se réserve le droit de combiner les informations détenues sur ses différents clients et leurs comptes, pour créer des "rapports" qu'elle pourrait partager avec d'autres entreprises. Il est néanmoins précisé que les données concernées seront purement "numériques" et ne permettront en aucune manière d'identifier les individus qui en sont à l'origine.
Comme dans les autres exemples cités en introduction, les nouvelles conditions, qui entreront en vigueur en octobre prochain, laissent donc entrevoir la mise en place d'une activité de vente d'analyses et de statistiques sur les clients de l'établissement et leurs habitudes de consommation, à partir d'une agrégation des transactions réalisées. Mais, en lisant entre les lignes, il pourrait aussi y avoir bien plus que cela...
Dans un autre registre, Barclays veut exploiter les mêmes informations pour déterminer les attentes de ses utilisateurs en matière de produits et services et ainsi préconiser des offres ciblées. Or, dans ce cadre, le contenu des interactions entre la banque et ses clients sur les médias sociaux serait également pris en compte. Enfin, sous prétexte de protection contre de possibles fraudes, l'institution ajoute qu'elle est susceptible de collecter des données de localisation à partir de ses applications mobiles.
A ce stade, la formulation du document est suffisamment ambiguë pour laisser planer un doute sur l'intégration de ces informations complémentaires dans ce qui pourrait être commercialisé. Il y a cependant fort à parier que ce soit le cas, sous une forme ou une autre, ce qui pourrait décupler la valeur des données mises sur le marché et les opportunités pour leur utilisation.
De fait, l'expérience de Barclays constituera un intéressant test de la tolérance des consommateurs à ce genre de pratique, dont une récente étude de Big Brother Watch nous dit qu'elle serait plutôt limitée, notamment en France et au Royaume-Uni...