In einem Jahr mit 13 Monden
Titre français : L'année des 13 lunes
Réalisé en 1978
Avec : Volker Spengler, Ingrid Caven, Gottfried John, Elisabeth Trissenaar, Eva Mattes, Günther Kaufmann, Lilo Pempeit, Isolde Barth, Karl Scheydt
Un film profondément triste mais dont la stylistique nous tient à l'écart tant elle agace, tant elle provoque le spectateur. Personne ne sortira de ce film avec une satisfaction cathartique. Les critiques seront aux abois - chef-d’œuvre ou tapage avant-gardiste?
Cette œuvre est la réponse de Fassbinder au suicide de son amant Armin Meier, deux mois avant le début du tournage. En connaissant ce qui précède vous aurez une longueur d'avance sur moi dans l'appréciation de ce film.
37ème film
Titre français : La troisième génération
Réalisé en 1979
Avec : Eddie Constantine, Volker Spengler, Bulle Ogier, Hanna Schygulla, Margit Carstensen,
Un capitaliste (Constantine) qui organise son enlèvement par un groupe terroriste (à leur insu) pour mousser les ventes de sa fabrique d'ordinateurs utilisés par la police dans sa lutte contre le terrorisme.
Pour les exégètes de Fassbinder c'est un de ses chefs-d’œuvre. Pour nous, pauvres spectateurs, c'est une œuvre "repoussante", dans le sens de notre impossibilité à s'impliquer émotivement dans ce film : une dizaine de personnages défilent devant nos yeux sans jamais nous entraîner à leur suite. Fassbinder veut nous irriter et il y réussit, entre autre, en nous imposant tout au long du film une trame sonore cacophonique : surimposition de sons provenant de téléviseurs, de radios, de paroles hors-champs. Beaucoup d'échos godardiens - de qui je ne m'ennuyais aucunement.38ème film Berlin Alexanderplatz
Télé-série pour la télévision réalisée en 1980
Adaptation à l'écran du mythique roman d'Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz publié en 1929.
1er épisode de 81 minuntes suivi de 12 épisodes de 58 minutes qui est un traitement académique du roman de Döblin. Fassbinder a ajouté un épilogue de son cru de 111 minutes qui s'intitule Mon rêve du rêve de Franz Biberkopf (le personnage principal du roman) dans lequel Fassbinder laisse aller ses chevaux : un grand délire onirique.Une oeuvre monumentale qu'il faut déguster lentement - visionnement en rafale déconseillé.
39ème film
Lili MarleenRéalisé en 1980
Avec Hanna Schygulla, Giancarlo Giannini
Introuvable en Amérique. Visionné en allemand soustitré en italien.
Librement inspiré de l'autobiographie de Lale Andersen, l'interprète originale de Lili Marleen.
Il est difficile de comprendre comment Fassbinder a pu se laisser convaincre de tourner un si beau scénario en empruntant le carcan hollywoodien de la superproduction.Si on ne s'intéresse qu'à la réalisation, on peut dire que c'est un échec flagrant. Mais le thème abordée est tellement fascinant que j'ai fait l'impasse sur la forme pour ne m'intéresser qu'au contenu : la destinée de la plus célèbre des chansons de temps de guerre du 20ème siècle, Lili Marleen et de son interprète. Chanson qui, comme le thème du film Joyeux Noël, réunit les ennemis au-delà des tranchées.
40ème film Lola
Réalisé en 1981
Avec Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl, Mario Adorf
Transposition dans les années 50 du thème du film de Joseph von Sternberg, Der Blaue Engel (L'ange bleu). Fassbinder nous éblouit par son utilisation hystérique de la couleur. Henrich Mann, l'auteur du roman qui inspira L'ange bleu : "Aestheticism is a product of hopeless times and of states that kill hope" ce qui est en phase directe avec l'idéologie Fassbinder.
On a l'impression, en visionnant ce film, de plonger dans une bonbonnière qui cacherait tout au fond de la merde.