Le combat de bravoure du Br�sil

Publié le 25 juin 2013 par Domtraveller

Les slogans majeurs des politiciens au Brésil ont trait à la nécessité d'avancer dans les domaines de la culture, l'éducation et la santé. Il faudra dorénavant remplacer la culture par les transports. La liberté de déplacement est rappelée brutalement au pouvoir central comme pivot de la liberté économique. 
Tant qu'à faire le peuple rappelle également la nécessité d'abolir les privilèges de nombre de politiciens corrompus, et tolérés par le Parti Travailliste. Mais le plus étonnant sans doute est la dénonciation des milliards gaspillés pour la Coupe du Monde de Foot. Un pays qui renonce ainsi à la vénération perpétuelle de cette drogue populaire montre sa maturité !
Une révolution commence quand le peuple a faim... C'est ce qui oblige l'Europe à financer l'agriculture afin de conserver des prix accessibles aux denrées de base.
Mais les affaires de corruption à répétition ont certainement accéléré le soulèvement populaire brésilien. L'Etat d'Amapa a lui aussi bénéficié de cette volonté d'éradiquer un pouvoir corrompu avec l'élection de Camilo Capiberibe. 
Le plus  étonnant est que le journal national O Globo  n'est pas disert sur les événements qui ont mobilisé des milliers de citadins. 
Les bureaucrates ne s'attendaient pas à ce mouvement spontané, ni Dilma Rousseff. Ils s'emmêlent un peu les pinceaux dans la gestion de la Constitution, pour arriver à l'idée que ? il sera sans doute nécessaire de procéder à un référendum pour changer la constitution...  Et afficher comme en France la fortune des élus?
Plus sérieusement, des analyses beaucoup plus pertinentes ont été publiées dans le journal Le Monde, par exemple du 24 juin (Pourquoi les économies des pays émergents ralentissent, de Alain Faujas) et donnent comme raisons au ralentissement économique des pays émergeants, l'incertitude politique, les limites à la rentabilité du travail, la nécessité d'augmenter les salaires des personnes compétentes qui se raréfient, les manques d'investissements dans des infrastructures qui sont indispensables à la rentabilité, comme les moyens de transport routiers, fluviaux, maritimes. Notons que le Brésil du Nord Este a fait trop souvent le choix du pourrissement des infrastructures (voir l'accident de Santana, de moindre échelle en rapport aux petites mains écrasées du Bengladesh) afin de conserver une main d'oeuvre moins rentable mais qui lutte contre le chômage. 
Ce n'est malheureusement pas encore la fin des ressources naturelles qui bloque la croissance économique, il faudrait cependant rapidement trouver des solutions énergétiques durables.
Il est urgent de renoncer à la croissance qui tente de payer les crédits bien trop chers d'emprunts bien trop élevés en rapport à des projets pharaoniques qui suscitent une corruption chronique (voir les "affaires" de corruption immobilière au Québec) 
Il est urgent de rechercher une amélioration de la qualité de vie plutôt qu'une croissance hasardeuse.  Il est urgent d'économiser l'énergie du travail lui même afin de gagner plus. 
Il vaudrait mieux limiter les naissances plutôt que tolérer des guerres sans fin ni objectif comme en Syrie.
DD.