Les slogans majeurs des
politiciens au Brésil ont trait à la nécessité d'avancer dans les
domaines de la culture, l'éducation et la santé. Il faudra
dorénavant remplacer la culture par les transports. La liberté de
déplacement est rappelée brutalement au pouvoir central comme pivot
de la liberté économique.
Tant qu'à faire le peuple rappelle également la nécessité d'abolir
les privilèges de nombre de politiciens corrompus, et tolérés par
le Parti Travailliste. Mais le plus étonnant sans doute est la
dénonciation des milliards gaspillés pour la Coupe du Monde de
Foot. Un pays qui renonce ainsi à la vénération perpétuelle de
cette drogue populaire montre sa maturité !
Une révolution commence quand le peuple a faim... C'est ce qui
oblige l'Europe à financer l'agriculture afin de conserver des prix
accessibles aux denrées de base.
Mais les affaires de corruption à répétition ont certainement
accéléré le soulèvement populaire brésilien. L'Etat d'Amapa a lui
aussi bénéficié de cette volonté d'éradiquer un pouvoir corrompu
avec l'élection de Camilo Capiberibe.
Le plus étonnant est que le journal national O Globo
n'est pas disert sur les événements qui ont mobilisé des
milliers de citadins.
Les bureaucrates ne s'attendaient pas à ce mouvement spontané, ni
Dilma Rousseff. Ils s'emmêlent un peu les pinceaux dans la gestion
de la Constitution, pour arriver à l'idée que ? il sera sans doute
nécessaire de procéder à un référendum pour changer la
constitution... Et afficher comme en France la fortune des
élus?
Plus sérieusement, des analyses beaucoup plus pertinentes ont été
publiées dans le journal Le Monde, par exemple du 24 juin (Pourquoi
les économies des pays émergents ralentissent, de Alain Faujas) et
donnent comme raisons au ralentissement économique des pays
émergeants, l'incertitude politique, les limites à la rentabilité
du travail, la nécessité d'augmenter les salaires des personnes
compétentes qui se raréfient, les manques d'investissements dans
des infrastructures qui sont indispensables à la rentabilité, comme
les moyens de transport routiers, fluviaux, maritimes. Notons que
le Brésil du Nord Este a fait trop souvent le choix du
pourrissement des infrastructures (voir l'accident de Santana, de
moindre échelle en rapport aux petites mains écrasées du
Bengladesh) afin de conserver une main d'oeuvre moins rentable mais
qui lutte contre le chômage.
Ce n'est malheureusement pas encore la fin des ressources
naturelles qui bloque la croissance économique, il faudrait
cependant rapidement trouver des solutions énergétiques
durables.
Il est urgent de renoncer à la croissance qui tente de payer les
crédits bien trop chers d'emprunts bien trop élevés en rapport à
des projets pharaoniques qui suscitent une corruption chronique
(voir les "affaires" de corruption immobilière au
Québec)
Il est urgent de rechercher une amélioration de la qualité de vie
plutôt qu'une croissance hasardeuse. Il est urgent
d'économiser l'énergie du travail lui même afin de gagner
plus.
Il vaudrait mieux limiter les naissances plutôt que tolérer des
guerres sans fin ni objectif comme en Syrie.
DD.