De nombreuses américaines start-ups s’attaquent à une des composantes majeures de l’enseignement, la mesure de la performance des élèves en salle de classe.
La technologie pénètre de plus en plus la salle de classe, et modifie les modes d’apprentissage à l’intérieur et à l’extérieur de celle-ci. Des pratiques comme le “blended learning” ou la “flipped classroom” se développent,redéfinissant les interactions entre professeurs et élèves, grâce à l’utilisation du Web et des NTIC. En classe, élèves et enseignants peuvent interagir en temps réel, sur des supports interactifs et connectés. Ces nouveaux outils d’apprentissage exigent une modification des contenus, mais appellent également de nouvelles méthodes de contrôle de la performance des éléves, afin de mieux intégrer la mesure de la performance dans ces nouvelles méthodes d’enseignement. Un grand nombre de technologies éducatives se concentrent en effet sur le développement de nouveaux modes d’évaluation des élèves, pendant le cours et donc en temps réel, afin d’aider les enseignants à mieux repérer les élèves en difficulté, ou à adapter leur cours en fonction de la rapidité de compréhension de la classe. Le récent partenariat entre Knewton, qui conçoit des outils éducatifs interactifs permettant notamment d’évaluer les élèves en temps réel et Houghton Mifflin Harcourt (HMH), une entreprise qui propose du contenu d’apprentissage, illustre tout à fait cette dernière tendance.
De nombreux modèles pour différentes approches
De plus en plus de logiciels éducatifs se penchent ainsi sur la redéfinition de l’évaluation des élèves, avec des priorités différentes. Knewton a développé une technologie de “adaptive learning” qui analyse la performance d’un élève sous toutes ses coutures: les connaissances de l’enfant sur un sujet, la solidité de ces connaissances, et les méthodes grâce auxquelles l’enfant apprend le mieux. Par exemple, un enfant comprend peut-être mieux les concepts mathématiques lorsqu’il apprend avec des vidéos. Ce type d’outils peut d’ailleurs tout aussi bien être utilisé dans le cadre de l’éducation primaire, du lycée ou même pour un usage professionnel. En concluant récemment un partenariat avec Houghton Mifflin Harcourt, Knewton étend son offre à des millions de jeunes américain. Un département de NewsCorp a récemment mis au point une tablette éducative, Amplify, ainsi que son logiciel pour étudiants et enseignants. Le logiciel propose aux professeurs d’évaluer les élèves régulièrement pendant le cours, grâce à de petits quizzs à la fin de chaque leçon, dont les résultats sont aussi communiqués en temps réel au professeur. Enfin, une start-up comme Learning Catalytics évalue la performance des élèves afin de proposer à l’enseignant des groupes de travail équilibrés.
Mesurer la performance des élèves en temps réel
Ces nouvelles méthodes de contrôle de la performance des élèves ont pour objectif d’améliorer leur performance structurellement. Les modes de contrôle traditionnels en classe sont basés sur des épreuves ponctuelles, au format assez restrictif, comme la dictée ou la classique interrogation surprise, dont la correction se fait directement en classe ou après le cours. Les modèles de contrôle récemment développés axent leurs objectifs sur une évaluation plus immédiate, pour permettre à l’enseignant d’adapter sa leçon en temps réel, et de mieux aider chaque élève pendant le cours. Les évaluations sont par ailleurs souvent conçues sous des formats plus variés et interactifs, adaptés aux nouveaux outils qui pénètrent la salle de classe, et qui peuvent donner une idée plus complète du niveau de l’élève, de ses points forts de de ses points faibles. Dans certains cas, les résultats précis sont récoltés et envoyés en temps réel à l’élève, qui peut ainsi rectifier le tir et ne pas laisser de mécompréhension persister. L’un des grands avantages de ce type d’éducation est ainsi son efficacité. Alors que le gouvernement américain tente d’optimiser le fonctionnement de son modèle éducatif, des solutions comme celles-ci pourraient s’avérer efficaces en terme de coûts. Des élèves mieux accompagnés, des classes plus équilibrées, peuvent peut-être réduire le taux d’échec aux examens, et les dépenses globales. En attendant, l’adoption de ces logiciels reste limité, et dépend largement de l’adoption du hardware - tablettes et ordinateurs en tous genres, encore chers pour l’enseignement public.