Rhissa Rhossey : Salon du livre 2006
Pour Paris, c'est vraiment la première fois que j'allais véritablement découvrir cette ville mythique.
L'autre fois, c'était Porte de Versailles, Salon du livre 2006 : deux jours de vertige, rien vu, rien compris.
J'ai gardé de cette mégapole l'image d'un monde digne d'une série de fiction.
Les maisons démesurées, les gens pressés, trop de lumières, des monuments pharaoniques.
J'y suis passé à la hâte, presque dans un mouvement onirique, irréel.
Là, dans un élan passionnel, j'aimerai voir le Louvre où l'éternelle Joconde étale son charme intemporel et son énigmatique sourire.
Voir l'Arc de Triomphe où ont défilé tant de mes héros après tant de victoires.
Pause au-dessus du monde, au-dessus des toits de Paris, au sommet de la Tour Eiffel.
Parcourir les Champs-Elysées avec à la bouche un refrain, le refrain du même nom ...
Me promener sur la Seine après Mirabeau,
Toucher le marbre fondateur de la Sorbonne
Après Senghor et Césaire.
La Sorbone
Et l'obélisque et la pyramide
Et le baiser de Paris ...
Et une plaque quelque part,
Vercors, Le Silence de la Mer,
Les éditions de Minuit
J'aime Paris,
Cette ville où jamais
L'injustice et l'iniquité
N'ont fait long feu.
Cette ville
Universelle
Qui a tout vu
Tout enduré
Et qui chaque jour
Rappelle au monde
Son humanité
Et sa dignité
Rhissa Rhossey
Tchirozerine, le 01 mai 2013 (avant son arrivée en France)
Rhissa Rhossey de passage en France
L’ENVERS DES CARTES : La chronique géopolitiquede Salvatore Lombardo
Regard sombre au creux de son chèche, veste militaire sur longue chemise, rangers de toile, l’immense poète touareg Rhissa Rhossey semble perpétuellement prêt au combat. Même s’il utilise plus souvent le stylo plume que le fusil d’assaut. La tentation est grande pourtant. Plus grande que jamais lorsqu’il évoque le Mali où l’intervention militaire française, comme en Afghanistan, est bien loin d’avoir les résultats escomptés. Avec le soutien avéré de Paris à un quarteron de putschistes et, plus grave encore, l’abandon-négation des Touaregs et de leur MNLA au bon vouloir suspect de Bamako et des militaires de la Cédéao, la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest, appelés désormais à succéder à l’armée française.
Dans son légendaire recueil "Sable et Sang *, Rhissa Rhossey décrivait déjà, longtemps avant la guerre de libération de l’Azawad initiée par le MNLA, la situation inacceptable des peuples Touaregs dans les immensités postcoloniales du Niger et du Mali.
« Non, frère, je ne suis pas /Je ne suis plus / Le seigneur du désert / Mais l’esclave / Des horizons nus…
Ténéré / Tes enfants ne sont pas /Des marionnettes / Qu’on exhibe pour théâtre /A quatre sous / Ce sont des caravaniers / Qui tissent la fraternité / Ce sont de grands artisans / De l’Unité … »
Reprenant les suppliques fières des chefs Touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad, le désormais célèbre MNLA, le poète rebelle demande à la France d’ouvrir, sinon son cœur, du moins ses yeux. Pour lui les choses de l’Azawad, immense territoire du Nord Mali autour de la cité de Kidal, vues depuis Paris semblent ubuesques. Les petits marquis suffisants qui conseillent les politiques et les militaires ne connaissant strictement rien à l’histoire des populations touarègues en butte aux vexations et aux exactions du pouvoir central de Bamako depuis l’indépendance. Relents nauséeux aux guerres africaines éternelles qui virent si souvent aux prises les seigneurs du déserts et les royaumes noirs.
« Au Mali comme au Niger, les populations touarègues sont les oubliées des plans de développement. Et leur identité culturelle et sociale est niée. Comment être surpris ensuite de les voir prendre les armes ? C’était déjà le cas il y a deux décennies avec Mano Dayak. Je demande à la France, ex puissance coloniale, de remplir son devoir de protection et de reconnaissance. Les combattants du MNLA ont aidé l’armée française à combattre les islamistes d’Aqmi et du Mujao. Personne n’en parle. »
Je l’écrivais dans la présentation du livre de Rhissa Rhossey, la parole d’un rebelle est sacrée pour les peuples du désert et du vent. Les responsables politiques français, à commencer par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, doivent l’entendre. Et amener le pouvoir central à négocier avec des chefs Touaregs qui ne réclament rien d’autre qu’autonomie culturelle et justice économique. Sinon ce sera la guerre, à nouveau. Car les Touaregs n’accepteront plus le néant économique et social proposé en guise de prétexte démocratique par Bamako. D’autant que dès le départ du dernier légionnaire français, les miliciens islamistes vont revenir en force. Et ce n’est pas l’hétéroclite et pittoresque force africaine qui pourra les arrêter. Rien ne pourra se faire sans le MNLA. En bien ou en mal. En plein ou en délié comme le dirait Rhissa Rhossey.
Publié par infernolaredaction le 17 mai 2013
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France
Vieille terre / Aux monuments érodes par le temps / Cathédrales silencieuses et mystiques / Châteaux arrogants et majestueux / Tout y respire un passé / Héroïque / Et ténébreux / Remparts / Barrant / Des horizons / Lointains et mystérieux. / Filigrane de caravelles / Reines des océans inconnus / Et des terres / Sauvages / Senteurs d'esclavage / Et de saveurs exotiques.