Les Salles Trail en Haut-Forez: un vrai beau trail à la campagne!

Publié le 24 juin 2013 par Sylvainbazin
Je viens de rentrer du joli coin de la Loire qui m'a accueilli ce week-end, chez mes amis Claire et Guy Farget, organisateurs du Trail "Les Salles en Haut-Forez". Comment, vous ne savez pas où se trouve Les Salles?... Ce joli petit village est à l'abris d'une jolie et paisible campagne, bien vallonnée, entre collines et prairies où broutent gentiment quelques vaches, dans le département de la Loire, à la limite du Puy de Dôme, à quelques kilomètres de toutes les grandes villes du coin (entre St Etienne, Clermont ou plus modeste, Thiers et Montbrison).
Le décor est des plus bucoliques et enchanteur. Un village perché au-dessus de la maison, un étang aux eaux calmes un peu plus loin, des vaches, bien sûr, des arbres, aussi. Un paysage qui rappelle les albums du Retour à la terre de Manu Larcenet. Ce gentil lieu est bien entendu idéal pour la pratique du trail. Car en plus d'être bien reposant pour l'âme, il peut aussi se révéler bien fatiguant pour les mollets. Ca ne cesse en effet de monter et de descendre, pas bien longtemps certes, mais tout de même. Guy a concocté pour les coureurs de cette 5e édition des parcours (15,25 et 45 kms) bien cabossés, à travers bois et collines, en passant par des châteaux médiévaux et des villages aux belles pierres.
Le tout se passe évidemment dans une ambiance tout à fait conviviale, familiale et amicale. J'arrive ainsi sur place en compagnie de Matthieu, le fils de Claire, venu de Lyon avec son épouse (Géraldine, qui court plutôt vite et terminera 3e au scratch du 15 kms!) et de ses amis lyonnais venus prêter main forte à l'organisation. Sur place, nous retrouvons une bonne troupe de coureurs et de bénévoles. Le jardin de la maison est transformé en camping. C'est du trail comme je l'aime, loin des grosses organisations. De la course nature à l'état pur et dans un esprit bon enfant qui n'empêche pas le dépassement de soi, au contraire.
J'ai connu Guy et Claire en Guadeloupe et il y a aussi un petit air de Guadarun ici, d'autant plus que je retrouve Danie Datil ainsi que Widy Grégo et Jackye, venu eux aussi par amitié et pour participer à une belle fête.
Le lendemain, je suis en compagnie d'une bonne cinquantaine de coureurs au départ du 45 kms, qui compte tout de même 1760 mètres de dénivelé positif cumulé. Les trois courses ont réunis plus de 230 coureurs, un record malgré la concurrence locale d'une nouvelle course venue assez bêtement s'organiser le même jour à 30 kms de là. L'ambiance est détendue, le soleil un peu timide mais présent.
Je m'élance assez vite car j'ai engagé la conversation juste avant le départ avec un coureur, Cyril Rabier, qui part plutôt fort et dont l'allure m'indique assez vite qu'il remportera l'épreuve. Je suis un trop essoufflé pour poursuivre la discussion au-delà du premier kilomètre et le laisse filer.
Bon je ne m'arrête tout de même pas non plus. J'essaie même de garder un rythme assez soutenu. J'avais prévu cette course depuis un moment et je suis décidé à essayer de courir vraiment. Ca fait finalement un petit moment que cela ne m'est pas arrivé, depuis la Finlande en fait mais les étapes étaient assez courtes. Depuis mon retour du Japon, je me suis contenté de footings assez brefs et de longues balades en montagnes. Mais bon, j'aime ce genre d'ambiance et tant pis si je souffre, ça me fera un bon test!
Je compose avec les moyens du bord. Ma foulée est terriblement lourde. Je cours toujours tout en puissance mais là, mon style rappelle celui du sanglier en pleine charge. Cela dit, le parcours est assez adapté à ce type d'animal et j'avance tout de même pas mal à travers bois et buttes. Mon idée est de courir le plus loin possible. Je me prends aussi à retrouver un esprit un peu plus compétitif. Le fait que mes deux poursuivants immédiats m'inquiète. Je suis dans la position du gibier (normal pour un sanglier...).
Juste après avoir croisé un de mes congénères (enfin un vrai sanglier, sur quatre pattes et sans dossard, sans doute bien intrigué par tant de passage sur son territoire), je suis effectivement rattrapé par ces deux coureurs. Curieusement, comme je relance un peu, nous sommes au 25e kilomètre, un seul m'emboîte le pas. Il souffle très fort et n'a pas l'air bien plus frais que moi. Le parcours, toujours aussi joli et bucolique, n'offre guère de répit: les côtes s'enchaînent, les terrains garantissent une belle diversité d'appui. Mon nouveau compagnon a tendance à aller plus vite que moi dès que c'est un peu roulant, je le lâche un peu dans les montées. Nous arrivons ensemble au dernier ravitaillement, situé à 15 kilomètres de l'arrivée sur les ruines d'un château médiéval. D'ailleurs une joyeuse bande habillé à la mode chateau fort est là pour nous encourager. Dans cet endroit hors du temps, on s'y croirait presque!
Depuis quelques kilomètres, mes jambes, et en particulier mes chevilles, ne répondent plus guère à mes sollicitations. Mon allure s'étiole et je laisse filer mon camarade de jeu un peu plus loin, dans un passage pour le moins technique le long d'une rivière, qui nous révèle une jolie cascade aux allures assez antillaise.
Après une traversée les pieds dans l'eau, il me reste encore 7 ou 8 kilomètres encore très vallonnés pour boucler la boucle. Le village ne se rapproche qu'assez vite. Je commence à être cuit à point mais je continue, bien décidé cette fois à courir jusqu'au bout.
Finalement, Pierre, le second de mes poursuivants du début de course, me rejoint dans le dernier kilomètre et nous terminons gentiment ensemble, sans sprinter. C'est tout à fait dans l'esprit de cette course.
Je tente de récupérer tout en discutant agréablement mais je suis bien entamé. J'ai finalement mis 4h29 pour boucler la boucle, le vainqueur, Cyril, a terminé dix minutes plus tôt. Widy arrive un peu plus tard, à la septième place.
Le reste de la journée se passera bien tranquillement, entre repas convivial, remise des prix et récupération. Je reste ensuite passer une bonne soirée amical dans ce cadre bucolique, au parfum de retour à la terre et de retour à l'essence même de la course nature, conviviale et sympathique.
L'article sur Endurance Mag:
http://www.trails-endurance.com/actus/trail/les-salles-trail-en-haut-forez-un-trail-convivial-mais-pas-si-facile/
Les photos bientôt!