Michaela Deprince est née en Sierra Leone et a grandi dans un orphelinat. Ses souvenirs du pays sont accentués d’images de terreur, meurtres, viols. Ses parents, qui avaient à peine assez d’argent pour la nourrir ainsi que ses trois fréres et soeurs, sont morts pendant la guerre. Son pére a été assassiné par des rebels et sa mére est morte peu de temps aprés de tristesse et de famine, alors qu’elle avait trois ans. Ses trois fréres sont également morts jeunes.
Vivant ensuite avec ses oncles et tantes, Michaela fut maltraitée par certains d’entre eux et baptisée "l’enfant du diable" car elle souffrait de vitiligo, une mladie de la peau qui décolore des parties de son corps et que certains assimilent à tort à de la saleté ou à de la sorcellerie.
L’un de ses oncles décida alors de la faire placer dans un orphelinat. Peu de temps aprés, l’établissement fut menacé d’être bombardé et la fillette marcha alors durant des kilométres avec d’autres centaines de gens afin de rejoindre un camp de réfugiés au Ghana.
Deux volontaires, Elaine et Charles Deprince, tombérent amoureux de la jeune fille. Ils l’adoptérent ainsi que deux autres enfants et les ramenérent chez eux dans le New Jersey.
Michaela et sa mére adoptive Elaine Deprince.
Michaela commença la danse à l’âge de 5 ans. Encore à l’orphelinat elle tomba sur un vieux magazine montrant une ballerine italienne. Elle était si majestueuse que Michaela tomba subjuguée et décida de lui ressembler.
Rapidement ses parents adoptifs l’inscrivent dans des cours de danse et Michaela démontre trés vite beaucoup de talent. Elle commencera les auditions et malheureusement se frottera aussi au racisme extrême du milieu. Elle se souvient d’une anecdote et des paroles de l’un des professeurs alors qu’elle auditionnait pour un spectacle nommé ‘The Nutcracker’ :
"Je suis désolée tu ne peux pas participer à cette audition. Le monde n’est pas prêt pour une ballerine noire dans le rôle de Marie (l’héroïne du ballet)."
Michaela se rappelle que ces paroles, énoncées à son encontre alors qu’elle n’avait que 8 ans, auraient pu la briser. Au lieu de cela elle décida de se battre encore plus et obtint une place dans une école prestigieuse de ballet à New-York.
Aujourd’hui, à l’âge de 18 ans, Michaela est décrit par le New York Times comme une des ballerines montantes les plus prometteuses au monde. Elle ne regrette pas ses années de combat, se souvient des images affreuses de son enfance, et pour autant ne renie pas ses origines. Michaela aspire à retourner un jour en Sierra Leone pour y ouvrir une école de danse pour les plus démunis.