Editions Stock, 2005, 160 pages
Résumé de l'éditeur :
Monsieur Linh est réfugié d'un pays dévasté par la guerre ; un pays d'Asie, le Vietnam peut-être. On ignore tout ou presque de Monsieur Linh. Ce conflit lui a pris tous les siens, sauf sa « petite fille », Sang Diû (Matin Doux), un nourrisson de six semaines à peine.
Il débarque, sur cette terre d'asile, par un jour gris de novembre. Pour lui, elle n'a ni saveurs, ni odeurs. Il voit encore des paysages, des matins lumineux, la marche lente des buffles dans les rizières, l'ombre basse des grands banians à l'entrée de son village. Il porte une valise légère qui contient les effets de l'enfant et un petit sac dans lequel il a glissé une poignée de terre, la terre noire de son pays. Le vieil homme est conduit, avec d'autres réfugiés dans un centre d'accueil. Il serre contre son coeur Sang Diû.
Dans ce dortoir, les hommes et femmes l'observent du coin de l'oeil, raillant ce vieillard et son nourrisson à qui l'on trouve de bien curieuses manières.
Après quelque temps, Monsieur Linh ose s'aventurer dans la grande ville, portant tendrement l'enfant dont il ne se sépare jamais et qui dort paisiblement. Elle est très sage et ne pleure pas.
Mon avis :
De l'auteur, je connaissais son univers hors norme et bien à lui avec "L'enquête" et "Le rapport de Brodeck".
Je découvre avec cet ancien roman une autre couleur de la palette de l'artiste.
Dans ce récit court, l'auteur a su me mettre en empathie avec son personnage principal, qui jamais ne quitte sa petit fille.
J'ai également perçu les couleurs, les parfums et les sons du pays perdu, comme une invitation au voyage.
Un roman bouleversant sur le thème de la perte, qui s'éclaire au dernier chapitre.
Merci, M. Claudel, pour ce beau moment d'émotion.
L'image que je retiendrai :
Celle des deux vieux hommes sur leur banc, l'un fumant, l'autre chantant une chanson à sa petite fille.