le poids des distributeurs n’a cessé de grandir au cours de ces dix dernières années. En 2000, 45 % du prix final allaient au producteur. En 2010, il n'en perçoit plus que 36 %. L'abatteur a également perdu une part de sa marge. Il est ainsi passé de 11 %, il y a dix ans, à 8,8 % aujourd'hui. Le grand gagnant est donc, sans surprise, le distributeur. Sur la même période, sa part est passée de 39 % à 55 %.
Un rapport contrasté
Avec la crise, les distributeurs ont voulu changer leur image en s’érigeant en défenseurs du pouvoir d’achat. S’il est vrai qu’ils ont fait des efforts, la situation est encore loin de s’est être améliorée. La deuxième édition du rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires montre que la situation de la grande distribution est différente d'un rayon à l'autre. Les marges nettes des enseignes s'étalent ainsi de 5,9 % à… - 1,9 %. Les magasins perdent ainsi de l'argent avec le rayon boucherie: pour 100 euros de chiffre d'affaires, la vente de viande découpée et emballée leur coûte 1,9 euro. À l'inverse, le rayon volailles apporte aux magasins une marge nette de 5,9 euros pour un chiffre d’affaires de 100 euros.L'observatoire a eu accès aux comptes détaillés des distributeurs qui ont divulgué pour la première fois leur marge nette. Les chiffres contrastent avec ceux de l'an passé qui pointaient du doigt les marges brutes (hors frais de personnel) des distributeurs allant jusqu'à 30 %. "C'est un exercice de transparence unique au monde, explique Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qui invite industriels et transformateurs à se livrer au même exercice.