24 juin La haine La haine, ça vient quand on l'attend pas, comme une vipère à portée de main quand on cherche des champignons. Une bouffée de chaleur qui vous emporte. C'est un garçon de café, inconnu un peu plus culotté que les autres, ou simplement con, qui vous sert votre café et une réflexion, La Réflexion. Si on ne lui casse pas la gueule c'est uniquement parce qu'il est plus gros. La haine c'est quand on est impuissant, alors on se lève de table, en payant et sans boire, et on marche, on marche pour tenter de vider la poche à venin. La haine c'est quand elle vous plante là au milieu d'un bonheur tiède, sans explication. On lui téléphone, c'est le répondeur, puis plus rien, alors on rumine, on va la larguer, c'est sûr, on va pas rester avec une caractérielle qui va secourir sa famille à Niort quand on devait aller manger au restaurant. Même pas amis. On restera même pas amis. Du reste, quelle différence ça ferait ? on ne fait plus que se croiser. Non. On ne la verra plus. Jamais. Pour l'instant. La haine, ça fait plus souffrir Que l'amour...
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