Montebourg met le feu au carburant Barroso

Décidemment Arnaud Montebourg est bien à part dans cette société politique policée, normée, formatée. Il est toujours réactif et incisif. Mais ne joue t-il pas un bien étrange jeu en prenant toujours le contrepied de son gouvernent en lançant des jugements, des appréciations fermes contre le libéralisme économique et pour finir toujours par rentrer dans l’ordre dans la case assignée et ne finir que par transformer en boulettes une part de sa vision politique? Une sorte de gâchis et une vision passée au hachoir du «  réalisme » dicté par un pouvoir sacrifié à la seule finalité d’une gestion. J’apprécie Arnaud Montebourg mais à force de sorties soigneusement médiatisées et dont le tir est dans l’immédiat corrigé soit par le Président, soit par le Premier Ministre, fini par me lasser. Je goûte certes sa dernière sortie dans l’émission «  Tous politique » de France Inter où il a déclaré : "M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo ». Et de poursuivre en un tonitruant Mr Barroso, vous n’êtes ni loyal ni respectueux ! et d’assener en guise de coup de grâce de grâce : "Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l'UE exerce aujourd'hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus" - Le président de la Commission européenne qui dit 'tous ceux qui sont anti-mondialisation, c'est des réactionnaires', c'est-à-dire (ce sont) des gens qui aujourd'hui ont institutionnalisé l'Union européenne comme anti-peuples européens"- "finalement, l'Union européenne ne bouge pas, elle est immobile, paralytique. Elle ne répond à aucune des aspirations populaires (enEurope), sur le terrain industriel, sur le terrain économique, sur le terrain budgétaire, et finalement, ça donne raison à tous les partis souverainistes, j'allais dire anti-européens, de l'UE" Je goûte donc cette sortie mais il est assurément certain qu’après une pleurnicherie de Barosso auprès de l‘Elysée notre cher Arnaud se fera taper sur les doigts et devra faire repentance ! Arnaud Montebourg se refuse au constat de voir se diluer les fondamentaux socialistes, de gauche qui faisaient sa différence, son exception dans un PS qui perd des couleurs et devient conciliant, raison d’état oblige-t-elle ?, avec un bloc européen se fondant dans une identité libérale de plus en plus marquée. Est-ce comme cela que l’on traite celui qui lors des primaires a fini par devenir l’allié prépondérant pour les gagner, celui qui était porteur de valeurs alternatives au libéralisme ?