Ce gain substantiel de voix entre les deux tours, là ou avant nous assistions à une stagnation, c’était déjà produit dans l’Oise, mais le candidat de l’UMP y était très contestable et le PS local avait quelque peu « traîné des pieds ». Rien de semblable à Villeneuve sur Lot.
« Le Front républicain est mort, prenons en acte ! » déclare le député Alexis Bachelay qui tente d’en faire porter la responsabilité sur l’UMP dont la dérive « droitière » serait la véritable responsable. Ce faisant ces explications qui veulent gommer la réalité d’un vote PS en direction du Front au deuxième tour, sont un véritable boomerang. Si tel était le cas en effet, cela voudrait simplement dire que le triomphe idéologique du Front National est total.
Côté UMP, « Je ne suis pas sûr que faire du “front républicain” une stratégie nationale soit une bonne idée, je me demande même si ça n’alimente pas, d’une certaine manière, la propagande du Front national qui veut mettre l’UMP et le PS dans le même sac - le “tous pourris” pour s’en dissocier » déclare Alain Juppé.
Marine Le Pen se réjouit d’une « victoire politique » et promet une « ascension vers le pouvoir » « sans doute plus rapide que ce que l'on pouvait imaginer ». Et pour cela, la présidente du FN continue de miser sur son discours de l’« UMPS », ce « système politique qui commence à prendre l'eau de toutes parts ». En s’appuyant sur les appels au front républicain lancés à l’entre-deux-tours, elle a dénoncé « l'élu d'un parti unique » et la « parfaite connivence des deux partis siamois quand il s'agit de défendre leurs intérêts électoraux et les postes qui vont avec ».
Le PS va devoir en urgence se poser les vraies questions et ne plus se contenter de simples « figures de style » ou pratiquer des analyses d'autruche. Le FN s'est imposé dans le débat et dans les têtes. D'élection en élection, il mène le jeu. Le pire est à venir : les élections européennes !