Comme je le disais déjà dans un article ancien au sujet d’un des livres de Marek Halter sur les femmes de la bible, Bethsabée, cet auteur à un savoir peu commun des femmes, mais également des hommes en général. Dans ce livre en forme de confession, de retour sur son parcours, ses rencontres et ses luttes pour la paix entres les citoyens du monde quelles que fussent leurs cultures ou croyances religieuses, il frôle l’autobiographie avec un regard clair sur le pour et le contre de son action. En effet, loin de la flagornerie de ce genre très particulier qu’affectionnent souvent les auteurs : Marek Halter reste humble sur ce chemin difficile qu’est la communication entre les peuples. Loin de lui le cliché en filigrane parlez-moi de moi, il n’y a que cela qui m’intéresse propre aux écrivains se racontant. Lui, avec des mots simples, pèse les avancées et les rebours de son engagement.
Faites-le, un titre en manière de question, interpelant plus que dictant ! Et cela est vrai. Nous ne manquons pas d’idée, mais d’impudence face au combat que nécessite l’engagement personnel. Marek Halter le dit bien : nos idées, si elles ne sont pas relayées par les médias, appuyées par un mécénat solide n’auront aucune chance d’aboutir et, la faute en reviendra à la société qui ne nous comprend pas… Lui nous explique que seul le cri poussé haut ralliera les suffrages et mettra en branle la machine à secouer les idées. Le cri, le verbe en guise de bâton de pèlerin, reste une arme bien plus redoutable qu’une armée car il noue le dialogue. Malgré les différences entre les peuples du monde dues aux écarts culturels seul l’art du dialogue est totalement commun, à même de mettre en évidence les points de convergence, de créer des bases de proximité : la paire de claques ne sera jamais une bonne explication !
Ce grand citoyen du monde met aussi le doigt sur une des erreurs de l’Europe prétendant nous réunir par l’économie, sans avoir procédé en premier lieu à un rapprochement vers une communauté culturelle se nourrissant chacune des autres. La culture et le verbe sont les attaches les plus solides que possède une nation. De même façon que les écrivains et les artistes se nourrissent de leurs semblables sans frontière, le partage, l’élan vers l’étranger enrichira mieux qu’un repli sur soi. Sauf que pour aller vers l’autre il faut tenter de le comprendre afin de le connaître, non de le convaincre qui risque de le fâcher…
Un livre frais et enrichissant pour l’homme vers l’homme ; une cartographie solide des sentiers sinueux de la vie avec les autres : surprenant, mais jamais décevant.
4ème de couverture
Marek Halter est engagé dans de nombreux combats pour un monde plus juste. Israël/Palestine, Russie, Afghanistan, son courage l’amène sur tous les fronts. En France, son action marque les plus importants mouvements créés depuis un demi-siècle. Jamais Marek Halter, happé par l’urgence de l’engagement, n’avait pris le temps de se raconter. Golda Meir, Shimon Peres, Yasser Arafat, Anouar el-Sadate, Marguerite Duras, Jean-Paul II, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Vladimir Poutine… Marek Halter nous entraîne dans ses rencontres et dans les lieux qui ont fait l’histoire de ces dernières années. De son appartement du Marais naissent des idées qui ont, pour certaines, fait le tour du monde. Elles sont pour la première fois racontées dans ce livre. « Si vous avez un projet, si vous y croyez, faites-le. Si vous ne le faites pas, cela ne tient qu’à vous. Car les hommes sont ainsi qu’une fois engagé, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous accompagner. »
L’auteur
Crédit photo : Wikipédia
Marek Halter est né en 1936 à Varsovie, d’une mère poétesse yiddish et d’un père imprimeur. Depuis son premier livre, Les fous et les rois, paru en 1976, Marek Halter construit une œuvre littéraire dense et internationalement reconnue.