Les jours de mon léger handicap sont comptés, tout au moins je me permets de l’espérer. Ceux derrière moi, hors de question de m’arrêter, de m’interdire quelque activité, furent bien remplis bien que ralentis, et enrichissants, enrichissants d’une expérience que, promis juré, jamais je n’oublierai.
Ma ville je l’ai parcourue selon mon habitude de long en large, et force est de constater que ce ne fut pas une sinécure. Des chaussées effondrées, des pavés effondrés, des plaques volées, des trottoirs glissants jonchés d’immondices, mes balades se sont transformées en trekking urbain. Et de marcher courbée pour qu’aucun écueil ne m’échappe, pour ne pas me aggraver ma situation.
La montée des escaliers m’était pénible mais possible, lentement avec maintes précautions. Cependant ne m’échappait pas que tous n’ont pas la même chance, que ce qui m’apparaissait une difficulté était une impossibilité pour certains. J’ai compris leur colère dissimulant leur désespoir face à une telle injustice.
Et puis j’ai fait face au tout nouvel office du tourisme de ma ville, ma ville mise à l’honneur cette année, mais peu importe, ce qui importe est que pour y accéder, il vous nous faut grimper une volée de marches, sans garde-corps. Il en va de même pour le métro, aux Escalators aux pannes qui n’ont rien de légendaires, quand ils existent bien évidemment …
Bientôt très bientôt, pour moi tout sera rentré dans l’ordre, pour moi tout ira pour le mieux face aux écueils urbains, mais jamais je n’oublierai combien ma ville est peu accueillante pour ceux qu’à juste titre on qualifie à mobilité réduite. Mobilité réduite, comme une fatalité, mobilité réduite, à cause de qui ?
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