Poilu, par la Compagnie Chicken Street. Un mot pour titre. On sait tout de suite de quoi il s’agit : la guerre 14. Pas celle de Brassens : celui qui nous la présente ne l’a pas connue, il en a visité un Musée, à Verdun, un peu déçu, dit-il, de ne pas y trouver de la vie, mais seulement des images figées, comme ce pigeon-voyageur, décoré de la Légion d’Honneur et empaillé pour l’exemple. Par le ton qu’il emploie, notre homme va nous faire rire, mais il parviendra à nous faire sentir la violence et l’absurdité de cette guerre où les tranchées étaient tour à tour occupées par des soldats français et des soldats allemands. Les a priori sur les ennemis vont bon train, comme dans toute guerre, quand il faut trouver de bonnes mauvaises raisons de se battre. Et, ici, les soldats sont figurés par des pommes de terre, dont, au début du spectacle, il dit qu’on leur donne des prénoms féminins pour que les ménagères s’identifient… Mais les pommes de terre finissent en purée. Comme les gueules cassées revenant du front.