"Moi" est couchée, "moi" est couche-tard, "moi" est tolérante.
"Moi" a écrit, une voisine criait oh, ah, non, encore. La voisine est indécise.
"Moi" a lu, une centaine de pages, la voisine se plaignait encore. Fortement. "Moi" avait de la compassion pour cette pauvre femme.
"Moi" a éteint la lumière, jugé qu’il était l’heure, ce qui ne semblait pas être le cas de la voisine.
La voisine hurle nonnnnn, "moi" espère qu’elle puisse être entendue. "Moi" est tolérante, "moi" craint de l’oublier, "moi" est humaine, et doute que la cause des cris puisse l’être. "Moi" s’interroge. Priapisme ? Des copines ? Duracel ? Une forte envie de faire chier ses voisins ? celui qui fait sa prière, ceux qui laissent hurler ses gamins, les petits jeunes qui ont sans cesse quelque chose à fêter, les heureux nouveaux propriétaires d’un barbecue, les insomniaques, les lève-tôt, les irascibles, les footeux, toutes catégories dans lesquelles "moi" ne se reconnaît pas. "Moi" se demande ce qu’elle a bien pu faire au bon dieu et à sa voisine, et si peut-être, elle ne serait pas un peu jalouse
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