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Jérôme, le « résistant » obstiné et pacifique de la rue de Chantilly

Publié le 22 juin 2013 par Asse @ass69014555

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SL

Sur la toile, en cherchant une info qui n'avait rien à voir avec ce qui suit, je suis « tombée » sur l'ubuesque et dramatrique histoire d'un homme, Jérôme Vigliano.

Peu de temps après, nous avons eu une longue conversation.Dont je tire la certitude que Jérôme n'est pas le "fou" que certains voudraient qu'ils soient...
C'est un combattant généreux qui partage son histoire pour sauver sa peau mais aussi mettre en exergue tous les rouages grippés du "système". Je lui laisse la parole...

Je m'appelle Jérôme Vigliano, j'habite au 1 rue de Chantilly à Paris, je suis animateur radio, j'ai été licencié de la radio MFM Radio en novembre 2010, sans indemnités, sans motif valable, après ce que je considère comme 3 ans de placard et 5 ans de harcèlement moral.

Et 7 ans de travail bien fait. La totalité du personnel de MFM Radio de l’époque ne fait plus partie de la société, suite à licenciements ou négociations. Dans mon cas, une requête auprès du Tribunal des prud’hommes est toujours en cours, sur les motifs suivants : licenciement abusif et harcèlement moral. Elle a abouti à un partage de voies en septembre 2012. Le dossier sera donc prochainement jugé par un magistrat professionnel.
J’ai également été licencié de Parenthèse Radio, réseau national « Talk Radio 100 % Famille », à Paris, suite à mon refus de signer une pile de contrats de travail antidatés et signés par Madame Isabelle Schmid, patronne de la radio. Une requête est en cours auprès du Conseil des prud’hommes de Paris, pour licenciement abusif et harcèlement moral (menaces).
Je suis actuellement et depuis 1991 en longue maladie (syndrome dépressif), depuis le 1er. avril 2012 en invalidité partielle pour les mêmes raisons, avec revenus nets mensuels de 572 € et j'ai le statut RQTH (travailleur handicapé) depuis décembre 2012, pour les mêmes raisons. Au bout de deux ans après déclaration de ma situation, Pôle Emploi s’est enfin réveillé et a commencé à me verser des indemnités chômage complémentaires à partir du 28 janvier 2013 (1104 € par mois).
Ma maladie ne m'a jamais empêché de faire mon travail, et de le faire correctement. Je suis toujours désireux d'aller travailler. Le 21 mai 2012, EDF m'a coupé le courant totalement et j'ai vécu jusqu'au 20 décembre 2012 sans courant. Pendant 213 jours. Mon assistante sociale m'a déclaré le jour de la coupure qu'elle ne " pouvait pas faire grand-chose ". J'ai donc cessé de communiquer avec elle. Depuis plusieurs semaines, mon contrat EDF est même résilié, malgré les nombreux appels à l’aide adressés à EDF par courriers recommandés.
Je suis dans une procédure d'expulsion de mon logement, suite à une décision de la Cour d’Appel, rendue le 19 juin 2012. Suite à la circulaire ministérielle co-signée par Cécile Duflot et Manuel Valls le 26 octobre 2012, je suis théoriquement inexpulsable, étant prioritaire DALO (Droit Au Logement Opposable).
J’ai fait des demandes de logement social, je suis - donc - prioritaire grâce à mon dossier DALO, déclaré recevable. Je demande à loger dans un F3, au rez-de-chaussée, dans le 9ème. arrondissement de Paris, là où j’habite depuis 8 années, sans l’avoir choisi. Cette demande est appuyée – entre autres – par des certificats médicaux. On m’a déjà proposé deux logements ne correspondant pas à mon besoin. Madame D., de la Fondation Abbé Pierre, m’a également reçu, a écouté mon histoire et la nature de mon besoin. Elle a compris et pris en compte ce besoin. Des courriers ont été adressés par moi à toute administration concernée, dont la Mairie de Paris.

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J’ai également déposé une plainte auprès du Tribunal administratif contre la Mairie de Paris, pour attribution illégale de logements sociaux.
En ce qui concerne mon parcours professionnel, pendant 10 années, j'ai été poursuivi, dénoncé, harcelé, par plusieurs ex-employeurs ou collègues. Ce harcèlement, et maintenant, des menaces, continuent. Des plaintes sont en cours pour ces motifs et également, pour injures publiques, contre 9 personnes, auprès du Procureur de la République de Paris et auprès de Monsieur le Doyen des juges.
Le 9 novembre 2012, sur une page publique Facebook, j'ai été menacé, insulté. Ma vie privée a été violée, j'ai subi de graves propos diffamatoires. J’ai entre autres été accusé mensongèrement d’avoir menacé par arme à feu un « père de famille ».
Le 6 janvier 2013, j'ai été menacé de mort publiquement devant chez moi.
J'ai subi, physiquement ou matériellement, 4 agressions en un mois entre le 6 janvier et le 9 février 2012.
Le 6 janvier 2013, j’ai été accusé mensongèrement par 5 personnes d’avoir menacé et poursuivi avec un marteau.
Je suis non-violent, je n’ai menacé personne, ni utilisé ni détenu d’arme quelle qu’elle soit, ni le 6 janvier ni jamais.


Le 25 mars 2013, comme prévu depuis des mois, suite à une succession de censures démesurées de la part de Facebook sur mon compte et ma page Résistance Rue de Chantilly et devant le harcèlement toujours actif de certaines personnes, j’ai lancé mon site internet personnel : www.jeromevigliano.com.
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Ma résistance est celle d’un homme qui refuse la dictature intellectuelle et sociale mais garde néanmoins une grande fragilité émotionnelle. Et qui encaisse chaque jour, à côté des nombreuses marques d’amitié et d’humanité, certaines réactions violentes, basées sur l’intolérance, la jalousie et l’égocentrisme.
Mon combat n’est en lien avec aucun mouvement politique, religieux ou associatif. C’est un combat pour mes droits. L’aide de particuliers est la bienvenue lorsque ceux-ci en ont la possibilité et le désir. Et que l’aide proposée correspond à mes besoin et mes attentes. De même, si je peux aider d’autres personnes, je le fais, en fonction de mes possibilités.
La résistance consiste à ne plus bouger, ne plus demander, ne plus écrire, ne plus téléphoner, ne plus communiquer avec les gens payés pour m'aider, ne plus revendiquer par d'autres moyens qu'une manifestation la plus factuelle et la plus passive possible, sur mon mur, internet et au travers des médias.
Et ne plus faire tout ça car j'ai passé ma vie à le faire. Et que j'ai constaté que - au moins dans mon cas - ça ne mène à rien et que, pire, tout ça entretient un système malsain et tirant vers le bas. J'ai aussi travaillé toute ma vie, bien plus que de raison, en portant mes problèmes de santé, et tant que je le pouvais, sans en faire pâtir mon entourage.
J'ai gagné le droit de me loger, j'ai gagné le droit de me loger comme je veux, j'ai gagné le droit de me loger où je veux, j'ai gagné le droit au respect, j'ai gagné le droit d'être payé quand je travaille, j'ai gagné le droit d'être soigné, j'ai gagné le droit de ne plus être considéré comme un criminel, un con de pauvre, un fainéant. Tout ça n'est pas respecté. Je suis légitime à rester dans ce logement, je suis légitime à manifester, je suis légitime à résister.
Merci à tout ceux qui savent comprendre ce combat et qui le respectent de toutes les façons possible.
 

Mon histoire a été relatée par plusieurs médias :


Des blogs dont celui d’Yves Pagès – www.archyves.net
- http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3257
- http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3373
Mon histoire a aussi été intégrée à :
- un documentaire sur les travailleurs pauvres, en cours de réalisation
- un documentaire-fiction sur le mal-logement réalisé par Luc Wouters http://www.dailymotion.com/video/xummrn_je-veux-nous-voulons-un-logement_webcam#.UP04YI7Xf7v
- http://www.dailymotion.com/video/k36RsZuoDf0TQF3PAua
Luc Wouters prépare un nouveau documentaire sur mon histoire. Le tournage a commencé.
Mark et Thomas, des étudiants en cinéma du CLCF, ont tourné un documentaire sur le thème du changement, en prenant mon histoire comme sujet.
J'ai créé une chaîne sur YouTube, VigliTV http://www.youtube.com/user/VigliTV/videos?view=0


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