Danny Ocean sort à peine de prison qu'il sait déjà quoi faire: retrouver l'amour de sa Tess, son ex-femme. Pour cela, rien de mieux qu'un casse entre copains...
La critique joueuse de Borat
Remake de L'inconnu de Las Vegas, Ocean's eleven permit de confirmer (après le succès d'Hors d'atteinte) que Soderbergh a gagné ses galons dans le divertissement. Il faut dire que le plus jeune palmé s'est formé un casting en béton: George Clooney (acteur fétiche et collaborateur de production), Brad Pitt, Matt Damon (autre fétiche, comme on a pu le voir à Cannes avec Ma vie avec Liberace), Don Cheadle, Julia Roberts (Soderbergh lui a permis de gagner l'Oscar), Andy Garcia, Elliot Gould (Le privé de Robert Altman, père de Chandler et Monica dans Friends aussi), Scott Caan, Casey Affleck, feu Bernie Mac, Shaobo Qin, Eddie Jemison (celui qui se faisait brûler à la glace dans The Punisher) et Carl Reiner. Le film sera aussi bien un succès commercial que critique et accueillera deux suites qui non seulement ne seront pas au niveau du premier (Thirteen est même une sacrée purge), mais en plus seront juste une pompe à fric pour ses acteurs. Mais le premier est vraiment un des meilleurs films de Soderbergh, transpirant le style du réalisateur (à savoir quasi-documentaire par moments) mais aussi dans l'efficacité de ses acteurs.
Car bien que les suivants continueront à rester dans le film de potes, le premier est surtout un film de braquage. C'est d'ailleurs là où pêcheront les suivants, qui ne tiendront compte QUE du capital sympathie des personnages. Or, ça ne fait pas tout dans un film. Le film commence sobrement par nous présenter les différents personnages. George sort de taule, Brad apprend le poker à des acteurs de séries (au hasard, Joshua Jackson à l'époque de Dawson et Simon West d'Urgences), Casey et Scott font des paris de celui qui a la plus grosse (attention roulements de tambour!) voiture (ouf!), Matt fait des petites arnaques foireuses, idem pour Bernie en croupier, Don en train de braquer une banque et sauvé in extremis par Brad... Une vraie bande de portes-bonheur! Les voilà donc en train de préparer un braquage à haut risque où il faudra éviter les caméras de sécurité, les lasers et autres gardes. Pour cela, rien de mieux que: 1) de bons contacts (Brad a la clé de la sécurité grâce à une stripteaseuse). 2) Une bonne réplique pour s'entraîner (et accessoirement peut duper l'ennemi sur un effet d'optique). 3) Avoir un plan milimétré à la minute près.
Ocean's eleven n'a rien inventé et est, je le rappelle, un remake. Mais il y a une véritable efficacité au niveau de la description, au point que la préparation du casse est plus prédominante que le casse lui-même et ce malgré que le film fasse presque 2h. Ensuite, Soderbergh peut vraiment compter sur d'excellents acteurs. Clooney dégage une certaine classe qui caractérisera la plupart de ses rôles dans les années suivantes (au point de vouloir incarner des rôles très différents de cela comme le Droopy de The Descendants ou l'abruti complet dans Burn After Reading). Pitt s'amuse, lui qui a souvent joué des rôles très sérieux par le passé. Damon est encore en retrait mais dès le volet suivant, ses conneries seront mieux mise en avant. Julia Roberts est dans un des rares rôles où je la supporte (ironiquement, l'autre c'est Erin Brockovich du même réalisateur) et se révèle finalement assez convaincante dans un rôle sérieux (elle rit rarement et heureusement). Andy Garcia est parfait en patron de casino méprisant et méprisable, auquel on ne s'étonne même pas que cela arrive à lui. Mais mon préféré de tous, je crois que c'est Bernie Mac, qui a un talent comique auquel on a pu rarement voir. Le coco était capable de passer du coq à l'âne sans broncher. Du grand art.
Un film de braquage qui peut s'appuyer sur un déroulement minutieux et un excellent casting.
Note: 17/20
Ocean's Eleven