HORLOGE BIOLOGIQUE: Et si vieillir c'était détraquer l'horloge – Cell

Publié le 22 juin 2013 par Santelog @santelog

C’est à nouveau le «  fameux  » gène SIRT1, ou gène de la longévité, qui est au centre de cette étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Précédemment identifié pour son rôle protecteur contre le vieillissement et les maladies liées à l’âge, il apparaît ici pour son rôle clé dans le contrôle de ces rythmes circadiens. Alors qu’avec l’âge, la fonction circadienne se dégrade, augmenter SIRT1 dans le cerveau pourrait empêcher cette dégradation. Ces conclusions, présentées dans l’édition du 20 juin de la revue Cell, suggèrent donc de trouver le moyen de garder SIRT1 aussi actif que possible, aussi longtemps que possible, pour retarder le vieillissement dans l’horloge centrale du cerveau et en tirer tous les bénéfices associés pour la santé.

Le cycle veille-sommeil est principalement régi par l’horloge circadienne interne calée étroitement avec le cycle de 24 heures d’une journée. Cette horloge circadienne contrôle également d’autres fonctions du corps, telles que le métabolisme ou la régulation de la température. Lorsque ce rythme est perturbé, les risques de certains problèmes de santé, dont l’obésité et le diabète, sont augmentés, Ainsi, des études sur le travail de nuit ou sur l’exposition aux lumières nocturnes ont suggéré ce risque accru de troubles métaboliques.

L’étude du MIT ajoute au rôle du gène SIRT1 en lui attribuant, aussi, un contrôle des rythmes circadiens. Ainsi, sur des souris normales, les chercheurs constatent que l’augmentation des niveaux de SIRT1 dans le cerveau peut inverser la dégradation de la fonction circadienne avec le vieillissement et que la réduction des niveaux de SIRT1 va altérer le contrôle du rythme circadien chez de jeunes souris. Des résultats qui suggèrent que des médicaments permettant de booster l’activité SIRT1 chez les humains pourraient avoir de nombreux bénéfices pour la santé.

Une rupture du rythme circadien est «  une astreinte à payer en matière de santé  » : Le Pr Leonard Guarente, professeur de biologie au MIT et auteur principal de l’étude, défend en effet l’idée, à la lumière des nombreuses études sur le sujet, que le maintien du cycle circadien est très important dans le maintien de la santé, et qu’une rupture du rythme est «  une astreinte à payer en matière de santé et peut-être de vieillissement  ». Son équipe a montré, dans une étude précédente, l’association, chez la souris, d’une horloge biologique régulière et d’une durée de vie prolongée.

SIRT1 apparaît de plus en plus comme un gène maître, régulateur de réponses cellulaires au stress, de la coordination de toute une série d’hormones, de protéines et d’autres gènes qui contribuent à maintenir les cellules en bonne santé. Il pourrait même être possible, selon le chercheur, de traiter ou prévenir des maladies liées à l’âge, en améliorant la fonction circadienne, soit en fournissant des activateurs de SIRT1 dans le cerveau, soit en développant des médicaments qui améliorent d’autres rouages du système de contrôle du rythme circadien. Il s’agit donc pour cet expert d’examiner tous les aspects du mécanisme de l’horloge circadienne dans le cerveau, et toute intervention pouvant assurer le maintien optimal de ce mécanisme.

L’idée n’est pas tout à fait nouvelle. Ainsi des activateurs de SIRT1 sont actuellement testées contre le diabète, l’inflammation et d’autres maladies, mais ils ne parviennent pas encore à traverser la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le SCN.

Source: Cell 20 June 2013 10.1016/j.cell.2013.05.027SIRT1 Mediates Central Circadian Control in the SCN by a Mechanism that Decays with Aging

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