Automne 1963. Eleanor Trap atterit en Suisse et rencontre son oncle, Adrian Troadec. Ce dernier, submergé par la nostalgie, lui raconte comment, en 1922, il tomba éperdument amoureux d'Alma, une jeune violoncelliste. Pour attirer son attention et la séduire, il décida d'ouvrir une boutique de chocolats dans leur ville, Lausanne. Le Petit Chocolat Troadec vit ainsi le jour, et tandis qu'Adrian se perdait d'amour pour Alma, cette dernière s'envolait aux Etats-Unis au bras d'un capitaine de l'aviation américaine.
Voilà un roman qui a su me chavirer comme Soie l'avait fait en son temps. En 165 pages, José Carlos Carmona nous entraîne dans le sillage d'une famille, de 1922 à 2001, de la Suisse à l'Italie, en passant par la France et les Etats-Unis. Plusieurs générations se succèdent, avec comme point d'ancrage Le Petit Chocolat Troadec, la chocolaterie fondée par Adrian.
Les personnages s'aiment, se déchirent, se séparent pour mieux se retrouver, hésitent, se trompent, se pardonnent. Personne ne s'épargne, et la vie n'épargnera pas les nombreux personnages croisés au fil des pages.
José Carlos Carmona possède une plume très poétique qui m'a fortement rappelé celle de Maxence Fermine et d'Alessandro Barrico. Ses phrases sont cadencées, rythmées et musicales et les images se succèdent au fil des pages.Et le plus poignant avec ce court roman, c'est que l'auteur relate l'histoire vraie d'un jeune homme dont la vie s'arrêta brutalement le 21 juillet 2001, lors de la tristement célèbre fusillade à Gènes.
« On était en 1963. Automne 1963. Martin Luther King venait de proclamer au monde : "J'ai fait un rêve". Elle avait vingt-trois ans ». (p.13)