Carnet de maraudes : un livre vendu au bénéfice des sans-abris

Publié le 22 juin 2013 par Asse @ass69014555

Pascale Madeleine est écrivaine et présidente de l'association lyonnaise Fringues, soupe et cie qui vient en aide aux sans-abris toute l'année.

Au fil des maraudes de son association elle a « consigné à chaud des émotions, des ressentis, des anecdotes, des rires, des larmes, des regards, des échanges, qui disent le quotidien de ceux qui sont dans la rue à travers le regard de celle qui les accompagne au gré de rendez-vous hebdomadaires tout au long de l’année ».


La pré-vente de Carnet de maraude
permettra la publication du livre
au bénéfice de l'association

Pourquoi ce livre ?

Pour montrer ce qu'est la rue aujourd'hui à Lyon et reverser les droits à l'association pour pérenniser ses actions grâce à l'achat de l’équipement logistique et du matériel que les associations ne peuvent récupérer sous forme de dons lors de leurs collectes :

  • valises et petits diables à roulettes pour le transport des vêtements que nous distribuons.
  • thermos professionnels  de grande contenance pour les soupes
  • glacières souples pour les salades, les plats préparés et les produits frais.
  • barquettes plastiques alimentaires pour la confection, la protection, et le transport des portions repas, vaisselle jetable...
  • kits d'hygiène
  • couvertures de survie
  • sacs de couchages et tout ce qui peut améliorer, un peu, le quotidien des SDF.

La prévente du livre sous forme de souscription

est ici

Extrait

« Cette attristante figure, ses souillures, sa vermine, son haleine alcoolisée parfois, dénaturent le décor. Il a tâté des ponts, des cartons, de la pluie qui ruisselle et s’insinue sous les vêtements, des nuits passées à déambuler pour ne pas mourir de froid. Les étés à la chaleur écrasante qui coupe le souffle. Il est là à espérer une pièce, un regard, se réfugiant dans l’alcool quelquefois. Souvent.

Le désœuvrement, l’inutilité d’une vie, le poids des regards et la violence ordinaire le condamne la plupart du temps à se replier sur lui-même. Il dissimule son visage derrière une barbe, ou le noir de la crasse.


Dans les squares des cités, les petites vieilles s’assoient sur les bancs publics avec dans le creux d’un sac de papier, des graines, des miettes de pain rassis, qu’elles lancent aux oiseaux, invectivant les plus gros, les plus hardis qui empêchent les petits d’accéder à la nourriture offerte. Les pigeons sont comme les clochards, ils grignotent les restes. Les clochards sont comme les pigeons, seuls les plus forts s’en sortent…

S’en sortent-ils ?

Ils se sont retrouvés là, après la dégringolade, lorsque le revenu un peu trop maigre n’a plus suffit plus à payer le loyer. Expulsés. Plus de travail, un divorce peut-être, une famille absente… La dépression qui suit, et qui mord dans le corps, hachure la volonté… Bienvenue dans la rue ! »