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Echange de bons procédés

Publié le 21 juin 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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La raison pour laquelle on vous parle de météo en introduction de cet édito, c’est pour souligner avec insistance le bon sens des dirigeants des huit plus grandes puissances mondiales et pointer du doigt ceux qui les accusent injustement de ne pas réfléchir à la portée de leurs actions : lorsqu’il fait un temps de chien en Europe, autant aller dans un pays où on peut se pinter la ruche en paix. L’Irlande du Nord a vu arriver huit lascars prêt à en découdre avec le monde entier et tirer la part belle à ceux qui n’étaient pas invités, les autres.

Le Belfast Telegraph nous propose une couverture stéréotypement bien pensée. « le Premier ministre britannique David Cameron est un lord tiré à quatre épingles qui se tient à côté du chevaleresque Premier ministre canadien, Stephen Harper, habillé en uniforme de la Royal Canadian Mounted Police (la gendarmerie royale du Canada). Vladimir Poutine préfère contracter ses pectoraux derrière un François Hollande moins menaçant, en marinière, et un Barack Obama inflexible en costume d’officier nordiste de la guerre de Sécession. Angela Merkel offre de la bière en tenue de serveuse bavaroise et le président du conseil italien, Enrico Letta, solennellement vêtu d’une toge romaine, se tient à côté de la mine sereine du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a troqué le costume cravate pour le kimono ». Mis à part les tacles irréguliers de Vlad Poutine sur la Syrie, le gros du sujet était de trouver une solution permettant de raviver la flamme multilatérale : nous parlons ici des enjeux de l’accord UE-USA.

La carte des échanges mondiaux a relativement changé au cours de la dernière décennie sous l’influence de la mondialisation puis du déplacement « du centre stratégique de la production et des échanges vers l’Asie et le Pacifique aux dépens de l‘Europe et des Etats-Unis ». Puisque l’obsolescence programmée fonctionne à merveille et que nous en voulons toujours plus pour en avoir plus l’accord UE-USA permettrait de créer un terrain de jeu unique pour les hommes d’affaires qui ont du flair. Ils ont d’ailleurs déjà tellement de flair que leurs narines ressemblent à de véritables aspirateurs. L’un et l’autre auront beau se critiquer vivement, le business entre eux représente plus de 670 milliards de dollars, les States restent le premier client de l’UE (17% des exportations) et son troisième fournisseur (11% des importations). Pour qu’un tel accord puisse prendre forme, les obstacles des barrières tarifaires et non-tarifaires doivent être levés. Le premier fait allusion aux mesures protectionnistes prenant la forme de droit de douanes tandis que la seconde sont « les pratiques directes ou indirectes ayant pour effet de limiter voire d’interdire les importations de biens et de services étrangers. On peut citer pour exemple les prohibitions et contingentements, mais aussi les normes techniques et industrielles (destinées à garantir la qualité des produits), les normes sanitaires, les procédures administratives pesantes ».

Evidemment, il est peu probable qu’une mise en commun de toutes les infrastructures puisse voir le jour, mais une estimation à la louche prévoit que si les Européens acceptent d’avoir du bœuf aux stéroïdes accompagné d’un maïs aux OGM grillé au barbecue et de donner la recette originale de la cancoillotte, cela pourrait contribuer à un accroissement de leur PIB d’approximativement 68 milliards jusqu’en 2027. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Rien n’est moins sûr lorsque l’on sait que ce qui nous attend en échange serait un riz au curry accompagné d’un Bobo de camarão. A croire que le coq au vin n’est plus d’actualité.


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