Après entre autres « The Iceman » sorti il y a deux semaines, voici un nouveau biopic… Alors est-ce qu’on en a pas un peu marre des biopics en ce moment? Oui, non, peut-être… Sauf que ces deux là ont la chance de s’en sortir haut la main. Et si la vie de « The Iceman » ne fait envie à personne (sauf peut-être aux quelques détraqués qui parcourent le site), celle de Paul Raymond, personnage principal de « A Very English Man » a le mérite de vendre une belle dose de rêve… Car sur un site qui s’appelle « Union Street », on ne va pas cacher que certaines personnes ont un penchant pour les belles femmes nues et l’argent qui coule à flot, oui c’est aussi ça la rue.
Heureusement il serait triste de réduire le film à ces deux points, certes très positifs.
« Pas mal pour un gamin de Liverpool qui a débarqué à Londres avec 5£ dans sa poche »
Paul Raymond pour ceux qui ne le connaissent pas, à commencé dans le milieu du cabaret où il évite une loi de l’époque interdisant aux femmes de danser nues sur scène en les mettant déshabillées sur celle-ci sans mouvements. L’audacieux personnage continue son ascension et contourne à nouveau la loi en créant le « Raymond Revue Bar » où les femmes peuvent maintenant danser nues, étant donné que monsieur a rendu le club privé. Il deviendra plus tard l’éditeur d’un magazine pour adultes qui sera un grand succès outre-Atlantique, nous rappelant par la même occasion un certain Larry Flynt. Le plus étonnant est qu’il deviendra à force d’investir dans la brique, l’homme le plus riche du Royaume Uni au début des années 90. Parti de rien, Paul Raymond incarne le rêve américain à l’anglaise. Surnommé le « King of Soho » il a racheté tous les immeubles du quartier.
Le film s’ouvre d’ailleurs sur sa petite-fille qui s’amuse à énumérer les immeubles pour savoir lesquels il possède ou pas. Et quand il n’en est pas le propriétaire c’est que c’est en cours. La vie de ce personnage haut en couleurs captive de bout en bout, la richesse, le défilé de sublimes créatures, mais aussi la liberté sexuelle dont jouissait l’homme à l’époque. Amoureux du « treesome », il ne cachait pas ses relations extra-conjugales à sa femme qui lui demandait même si ça s’était bien passé lorsqu’il rentrait chez lui la nuit. Evidement comme beaucoup de biopics sur la réussite on assiste également aux cotés sombres et tragiques de l’existence d’un homme qui à tout pour être heureux. Rien n’est jamais trop beau et comme lui dit sa femme: une vie normale, c’est pour les gens normaux. Si l’aspect le plus lugubre de son histoire est dévoilé dés le début, le révéler ne semble ici pas nécessaire.
En dehors de sa vie de fêtard, Raymond, modèle de réussite, côtoyait les plus grandes stars de l’époque en
Il connait d’autres amours dont sa première femme qui contribuait aux chorégraphies de ses spectacles, il passera également une longue période de sa vie avec Fiona, magnifique danseuse qu’il embauche pour un de ses spectacles. Un mélange d’amour et de business avec les femmes qu’il aime, toujours.
S’il comporte une face tragique importante le film emprunte surtout le ton de l’humour et le mélange casse gueule est réussi avec perfection par le réalisateur Michael Winterbottom qui collabore avec Steve Coogan pour la quatrième fois. Célèbre comique, Coogan réussit son interprétation avec excellence, passant d’un registre à l’autre avec agilité et aisance comme les plus grands comiques n’ayant pas leur place dans une seule case. Sa courte imitation du « Dernier Tango à Paris » restera un exemple flagrant de son talent « Gimme the butter »…
Allez donc voir ce film sans hésiter, prenez votre dose de bonheur, de tristesse, rêvez d’un toit ouvrant donnant sur votre lit, d’une idylle avec une danseuse au corps de rêve (où avec Steve et ses jolies chemises en soie) et savourez le portrait de cet homme hors du commun qui vous est offert avec classe et énergie.
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