Pourquoi j'aime tant le blues et que je suis chrétien

Publié le 21 juin 2013 par Jlaberge

«L'excellence, comme l'art, vise toujours ce qui est le plus difficile, car le beau est excellent quand il est contrarié.» Aristote, Éthique à Nicomaque, II, 2.

Mon adhésion à la philosophie d'Aristote est profonde. Elle va jusqu'à l'adhésion à sa philosophie de l'Art, en particulier la sublime KATHARSIS. Mon amour du blues, par exemple, ne me semble pas avoir d'autre explication que le phénomène sublime et transcendant de la KATHARSIS. Lorsque je joue du blues j'entre dans le processus de KATHARSIS (qu'on traduit souvent par «purgation»). Ma croyance chrétienne se fonde elle aussi la KATHARSIS car c'est toujours ce que j'expérimente lors du rite eucharistique. La grandeur du christianisme n'a pas d'autre explication à mes yeux que ce phénomène bien humain («divin» par ailleurs, tellement il est sublime et transcendant) de «purgation». Le Blues, pour moi, est aussi une «religion» au sens où cette musique me branche sur l'essentiel, la vertu (constamment retrouvée). C'est d'ailleurs pourquoi Aristote voyait dans l'apprentissage de la musique la meilleure façon d'acquérir la vertu. En ce sens, la «religion» est véritablement, au sens strict du terme, un mode de «salut», car la KATHARSIS nous est essentiel.
«L'excellence, comme l'art, vise toujours ce qui est le plus difficile, car le beau est excellent quand il est contrarié.» Aristote, Éthique à Nicomaque, II, 2.