Arthur et les merveilles alentour

Publié le 21 juin 2013 par Sheumas

Justice, accomplissement de soi, charité, amour, Dieu... Toutes les voies de la prouesse sont impénétrables et, de toute manière, on ne devient pas chevalier à la cour ! Tout au plus a-t-on droit à la cérémonie de l’adoubement. S’il veut vraiment se réaliser et mériter son titre, le chevalier ne peut le faire qu’en temps « d’aventure ». En cela, il est un moteur de littérature et explore trois éléments essentiels : l’amour (revisité par la poésie des troubadours), les aventures (relatées par les chansons de gestes) et le contact avec le surnaturel (tel qu’on peut le trouver dans les vies de saints).

En effet, le roman breton combine admirablement ces trois ingrédients. Il y a toujours à l’origine, égaré dans la lande, la forêt, la campagne ou sur la falaise, un château isolé dans un monde sauvage. Dès son départ du château (celui du Roi ou celui d’un quelconque seigneur), encouragé par son roi ou sa quête, le héros s’en va représenter un nouvel ordre du monde et éliminer les forces maléfiques ou encore à faire l’expérience d’étranges réalités (mondes enchantés, objets magiques, lumière particulière : par exemple, certains récits font de Gauvain un chevalier solaire qui trouve la plénitude de sa force avant midi. Le Graal est trop souvent assimilé à la coupe du sang sacré mais il est aussi, d’après la tradition celtique, une corne d’abondance fournissant une nourriture intarissable, un objet qui suscite la quête et l’interrogation sur la vie et la mort.