J’ai bien aimé l’exposition cette exposition de l’artiste contemporain italien Michelangelo Pistoletto intitulée « Année 1, le paradis sur terre
», il y a de la couleur, de l’idée et surtout de l’humour. Comme pour les précédents invités du Louvre il suffit de se promener dans le musée et découvrir ce que l’artiste a semé dans les
salles.
Avant d’entrer au musée il y a cet énorme symbole peint sur la pyramide du Louvre dont je parlerais en fin d’article.
Dans
la galerie Daru on découvre une statue de Vénus à moitié enfouie sous de vieux vêtements. Ils signifient le temps qui passe, les méfaits de la société de consommation et
contrastent avec la sculpture de Vénus qui est un symbole de beauté permanente.
Dans la
rotonde de Mars, au milieu des antiquités romaines, on découvre « L’étrusque », une copie de la célèbre sculpture en bronze appelée l’orateur du musée archéologique de Florence, son
doigt pointé demande le silence. En le plaçant devant un miroir Michelangelo Pistoletto veut symboliser le passé avec la sculpture, le présent avec les visiteurs qui rentrent dans le miroir et le
futur qui est la voie pour sortir du reflet.
Il y a ensuite les
« tableaux miroirs » dont le principe est simple. Ce sont des plaques d'inox poli réfléchissantes sur lesquelles sont imprimées images d’une ou plusieurs personnes
détourées. Si on veut mieux voir, on se place devant et notre reflet entre dans l'oeuvre, dont on devient alors partie intégrante. J’ai trouvé que dans les salles du musée le résultat est assez
bluffant car ces tableaux miroirs deviennent comme de nouvelles parties du musée.
« Conversation sacrée », dans le Salon carré, rend hommage à trois représentants d’un courant artistique des années 1960.
Plus loin « Comizio X » est une référence aux manifestations politiques, les deux hommes semblent dans l’attente d’agir, l’un d’eux tient un drapeau
rouge et l’autre l’observe.
Dans la Grande Galerie
« Cage » crée l’illusion d’une prison pour que le visiteur perçoive sa propre image derrière les barreaux et s’interroge sur la liberté et emprisonnement.
Avec « Ragazza che
fotografa » (Jeune fille photographiant) on voit une jeune femme qui regarde le muséel à travers son appareil photo, comme beaucoup de visiteurs du Louvre. Ici Michelangelo Pistoletto opère
une « mise en abyme », un procédé qui consiste à représenter une œuvre dans une œuvre du même type, par exemple un roman parlant d'un romancier en train d'écrire un
livre. Dans cette œuvre, la représentation de la jeune fille transforme le public en sujet de photographie.
Dans la Cour Marly « Obelisco e Terzo Paradiso» figure le « troisième paradis » suspendu, recouvert de chiffons, au dessus d’un obélisque en miroir. L’obélisque est un
symbole de puissance depuis l’Egypte antique. En le recouvrant de miroir l’artiste le fond dans l’environnement. La signification sexuelle est évidente mais en plaçant le symbole féminin au
dessus du symbole masculin l’artiste veut affirmer le rôle primordial de la femme dans la société.
On retrouve donc le symbole peint sur la Pyramide qui à celui de l’infini mais comprend trois boucles au lieu de deux. C’est une œuvre à message, un appel à une
transformation sociale, à l'unité entre l’humain et la nature, le féminin et le masculin, l’individu et la société.
Michelangelo Pistoletto - Année 1, le paradis sur terre – Jusqu’au 2 septembre 2013.