Vous pourriez nous faire une petite présentation de Noir Coeur ?
Philippe : Noir Coeur c’est un duo composé de Philippe et Adrien. Moi je m’occupe de tout ce qui est chant, guitares et percussions et Adrien s’occupe de l’aspect contrôleurs et basse, et le chant aussi.
Noir Coeur c’est votre premier projet ou vous avez déjà du vécu ?
Adrien : On a eu pas mal de projets déjà avant. Philippe et moi on s’est rencontré il y a deux ans sur une scène des découvertes du printemps de Bourges avec nos projets respectifs. Sinon ça fait dix ans qu’on fait de la musique chacun de notre côté. Moi j’étais dans la scène punk hardcore et Philippe dans la scène garage.
Du coup qu’est ce qui vous emmène vers des sonorités plus électro ?
A : C’est notre rencontre, tous les deux on écoutait de la musique électronique mais on n’en faisait pas. On était vraiment dans des formations rock et on a eu beaucoup d’affinités musicales surtout au niveau électro, ce qui nous amène naturellement à Noir Coeur.
Vous avez les mêmes influences donc tous les deux ?
A : Nos influences sont très diverses, on a pas vraiment le même historique au niveau de ce qu’on écoute et de ce qu’on a écouté étant plus jeune.
P : Après il y a beaucoup d’influences qui se rejoignent. On amène chacun notre truc à nous. Par exemple il est plus Justin Timberlake et je suis plus Ravi Shankar (rires).
Sur scène, vous avez un univers visuel très marqué que ce soit dans vos fringues, la mise en image avec l’écran géant et le gong au centre de la scène, vous attachez beaucoup d’importance à tout ça ?
A : Carrément car Noir Coeur, c’est principalement un projet musical mais on a pris ça comme un projet artistique à part entière, au delà de la musique. On a directement voulu créer un univers, et donc on s’est très vite occupé de ça. Avec Philippe on fait tout nous même, nos clips, nos visuels. On voulait vraiment avoir la main là dessus et que ça représente vraiment ce qu’on est.
P : C’est vraiment un esprit DIY, un désir de tout vouloir faire nous même.
P : Notre but c’est de partager notre musique le plus possible avec le public, leur donner envie d’être avec nous, c’est plus une initiation au début du concert et ensuite on fait monter la sauce pour que les gens soient avec nous et dansent. C’est comme ça qu’on le voit. On a souvent des retours, et ce qui est sympa c’est que soit t’aimes soit t’aimes pas, il n’y a pas de gens mitigés.
Qu’est ce qu’on ressent une fois sur scène ?
A : Nous c’est vraiment du partage, on veut donner, jouer à fond. On veut transmettre avec notre corps les émotions qu’on a mis dans notre musique.
A part la musique, vous avez des inspirations cinématographiques ?
P : De mon côté, et je crois qu’Adrien aussi, j’aime beaucoup le cinéma indépendant américain après ce n’est pas quelque chose qui nous influence pour notre musique directement mais plus pour des clips qu’on réalise. J’apprécie énormément Harmony Korine par exemple. On s’en inspire pour nos clips, c’est toujours quelque chose d’un peu barré. Justement c’est lui qui a réalisé les clips de Die Antwoord.
Vous venez de Toulouse tous les deux, c’est quoi la politique culturelle de la ville ? Vous vous sentez soutenus ?
A : À Toulouse on est une scène ultra dynamique, surtout sur la scène électro pop et la scène extrême. Après au niveau de la politique culturelle nous on a de très belles salles à Toulouse, on a le Bikini qui est une des meilleures salles d’Europe. On a justement l’équipe du Bikini qui nous soutient et qui nous aide à démarcher. Après il y a toujours des squats qui ferment et c’est emmerdant. En gros c’est pas mal mais peut mieux faire !
Vous pouvez nous faire découvrir un peu la scène musicale toulousaine ?
A : Il y a Sing Sing My Darling qui a joué au printemps de Bourges cette année, avec un leader, Joe, qui est une vraie personnalité.
P : Sur Toulouse nous on connaissait plutôt la scène punk-hardcore, avec de très bons groupes assez réputés, dans le monde entier. Adrien par exemple a voyager en Russie avec son groupe de black-metal.
A : Il y a vraiment toute une scène énorme qui a une renommée mondiale. On comparait Toulouse à Boston.
P : Après au niveau plus pop on a de bons artistes comme le duo de Common Diamond. Ce qu’ils font j’appelle ça de la pop froide.
A : Et tu as pleins de petits groupes qui vont faire parler d’eux dans pas longtemps comme Kid Wise par exemple.
J’ai vu que récemment vous aviez fait la première partie des XX, grand souvenir ?
P : On a halluciné car Le Phare c’est une des salles les plus grandes à Toulouse, et ce soir là il y avait 2 500 personnes pour ce qui était notre troisième concert. Au départ on est juste allé checker nos accordages, on avait pas regardé et il y avait déjà 1 500 personnes qui attendaient. Après ça s’est super bien passé, les XX sont super cool, ils nous ont offert le champagne. On a aussi fait la première partie de Real Estate au Nouveau Casino, et c’était notre premier concert. Là aussi ça c’était super bien passé.
Et votre futur, il ressemble à quoi ?
A : On a commencé à enregistrer deux EP le mois dernier (entretien réalisé mi-avril, NdR), qui sont quasiment finis. Il y en a un qui sortira avant l’été, et l’autre qui risque de sortir plus vers la rentrée. On a aussi pleins de dates de prévus jusqu’à cet été.
P : On prépare aussi quelques goodies en plus du genre mixtapes ou covers. Tout va arriver très vite !
Propos recueillis par Simon Pereira